CHAPITRE II : Renaissance

Je n’étais plus qu’à quelques centimètres de la cabine. Je posai alors mon pied gauche à l’intérieur et… Je m’arrêtai subitement. Je ressentis une douleur qui traversa tout mon corps, de mon pied à ma tête… Une douleur insupportable… Semblable à un coup de jus très puissant… Pendant un moment, j’ai cru que j’allais mourir… Puis cette douleur se dissipa brusquement. Doucement, je posai mon pied droit. Cette fois, je n’éprouvai rien, ce qui attira ma curiosité. Surpris, je continuai ma traversée dans la cabine, passant à travers l’ouverture de la seconde porte, sortant ainsi de cette mystérieuse boîte … Je poursuivis mon chemin vers mon domicile, et je n’étais plus très loin. Il n’y avait toujours pas âme qui vive sur ce chemin qui raccourcissait mon itinéraire habituel.

Je me mis à franchir une route sans passage-piéton, lorsqu’un fou à moto arriva en trombe, débarquant d’un tournant très serré. Je n’eus pas le temps de me retourner qu’il me renversa. Ce fut très rapide. Je  sentais que mes jambes étaient en morceaux et que mes côtes étaient broyées. J’avais mal… Mais je savais que j’allais mourir. Mon cœur battait de plus en plus lentement,  je sentais qu’il s’arrêtait… Puis  je vis… Je vis une lumière éblouissante. Je voulus tendre mon bras vers elle. J’allais enfin quitter ce monde pourri… Je… Soudain, mon cœur se remit à battre comme avant. Mes yeux s’ouvrirent. Je n’entendais rien. Mes oreilles semblaient bouchées de sang qui se mit à couler le long de mon visage. Je regardai vers mes jambes… Elles étaient intactes ! Et mes côtes aussi ! Je me mis à paniquer.

« Qu… Que s’est-il passé ?! Pourquoi suis-je vivant ?! »

Un bruit aigu et strident se fit ressentir dans mon oreille gauche, qui saigna à nouveau… Aussi étrange que cela puisse être, je remarquai qu’autour de moi, il n’y avait aucune goutte de sang. Je me relevai doucement, retrouvant lentement l’usage de l’ouïe. Le motard était allongé sur le sol. Je m’avançai près de lui et de sa moto et je remarquai une traînée de sang derrière lui… Je retournai le motard et vis avec horreur et stupéfaction son visage décharné, arraché et sanguinolent… En effet, il ne portait pas de casque… Effrayé, laissant mon corps bouger de sa propre initiative, je me mis à courir, emportant mon sac renversé sur le macadam avec moi et courant à toute allure, en direction de ma maison.
A fond de train, j’allais aussi vite que je pouvais, mais mes pieds s’entremêlèrent sur une bosse, me faisant tomber lourdement sur le sol caillouteux. Me relevant fébrilement, je sentis quelque chose d’étrange dans mon œil gauche… Une énorme pierre y était enfoncée… Je le retirai d’un coup, ne voyant plus de cet œil, comme s’il n’existait plus. Lentement, je le sentis se reformer et ma perception visuelle redevînt parfaite…

« Bordel ! Mais c’est impossible ! Impossible ! tremblai-je, désappointé et complètement déboussolé. »

Puis je remarquai que mes mains étaient éraflées… Devant mes yeux, les ouvertures, que les rochers pointus venaient de faire, se refermèrent, ne laissant aucune cicatrice, et aucune trace de sang…

« Mais c’est quoi ce délire ?! Pourquoi ?! Comment ça se fait ?! Non… C’est pas possible ! pensai-je, en regardant mes mains intactes, et en touchant mon œil en très bon état lui aussi. »

Ce qui était aussi plus qu’inexplicable scientifiquement, d’après ce que je connais déjà, c’était le fait que le sang disparaissait… Je relevai la tête pour regarder autour de moi.. Heureusement, personne. Je repris mes esprits et me dirigeai vers ma demeure, faisant comme si ces événements ne s’étaient jamais produits… J’étais tout de même vraiment troublé par ces bouleversements surnaturels plus que miraculeux… Arrivant devant chez moi, j’essayai d’ouvrir la porte à l’aide de ma clef, mais mes mains tremblaient… A ma grande surprise, ma petite sœur Lisa ouvrit la porte et se jeta sur moi, me renversant en arrière.

« Levi ! Grâce à ton aide, j’ai réussi à obtenir 20 à mon DM d’anglais ! T’es le meilleur des grands frères ! cria-t-elle dans mes oreilles, me serrant dans ses bras frêles.
– Hé, Lisa ! Calme-toi, ce n’était qu’un DM d’anglais de quatrième, c’était très facile… remarquai-je, un peu gêné.
– Oui ! Mais c’est grâce à toi quand même ! Depuis que je suis née, tu as toujours veillé sur moi, et tu es mon héros, Levi ! répondit-elle, surexcitée. »

Je sens qu’il faut que je vous parle de ma petite sœur. Elle s’appelle Lisa Kotori, elle a 13 ans et elle est en quatrième. De nature surexcitée, elle est assez énervante et ennuyeuse, mais c’est la seule personne qui compte pour moi. S’il y a bien une personne pour qui j’existe dans ce bas monde, c’est bien elle. Pourquoi ? Car elle est la seule personne à me voir comme un exemple pour elle, ou une sorte d’idole.. Enfin, c’est une petite sœur, quoi.

« Euh.. Lisa, tu peux bouger s’il-te-plaît ?
– Ah ! Oui, bien sûr, grand frère ! dit-elle en se levant. Bon, viens ! J’ai quelque chose à te montrer ! Hi hi ! »

Puis elle s’en alla en direction de la cuisine. Quelque chose à me montrer ? Qu’est-ce que cela pouvait être ? J’arrivai dans la cuisine et Lisa m’annonça alors :

« Maman m’a demandée de te dire que tu dois faire la vaisselle !
– De… QUOI ?! m’exclamai-je, dégoûté. »

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