Lorsque le vase se brisa, tous les regards convergèrent vers elle. Arianne s’effondra au sol, fuyant les yeux réprobateurs ou les regards soudains intéresser des nombreux clients, et entreprit de ramasser les éclats coupants au sol. Les filles durent redoubler d’effort pour faire oublier ce mauvais incident a leurs clients et toutes jetèrent un regard noir a Arianne qui, les doigts en sang, sanglotait. Elle n’en pouvait plus, chaque jour qui se rapprochait la faisait monter en tristesse et en stress. Elle ne voulait pas devenir une fille de plaisir. Elle ne pouvait pas en devenir une … Devant elle, Maria lui prit les mains.
– Non mais tu t’es vu ? s’exclama la femme furieuse, regarde moi ça ! Tes mains sont toutes abîmées …
Elle l’emmena vers l’escalier et entreprit de lui soigner les mains. Les deux femmes étaient maintenant seule dans l’une des pièces qui leur étaient réservées dans le bordel.
– Je suis désolée, sanglota Arianne, je ne l’aie pas fait exprès …
– Encore heureux ! s’écria Marie, je ne connais personne d’aussi maladroite. Il va falloir remédier a ça avant demain, tu te souviens que tu commences dans un jour a peine ?
La jeune fille hocha la tête. Demain, elle devrait débuter son service a »La Jument Chaleureuse » en temps de fille de plaisir. Elle ne serait plus qu’une prostituée au service de Nove, une des nombreuses femmes, semblable a toutes les autres … Un bruit de verre briser retentit derrière la porte.
– Je me suis tromper, soupira Marie en se levant, apparemment tu n’es pas la seule a être aussi gauche ici.
Mais le bruit des meubles qu’on renverse et les cris des putains entreprit de les alerter. Quelque chose n’allait pas. Marie la saisit par la main et l’entraina rapidement vers la porte. Les deux femmes l’entrouvrirent. Dehors, un groupe d’homme en noir semblaient chercher quelque chose. Avec une violence inouïe, ils renversaient les tables, ouvraient les alcôves ou les clients furieux s’égosillaient, ouvraient les portes et poussaient toutes les personnes présentes sur leur passage.
– Caches-toi, lui ordonna Marie en saisissant un bâton.
– Mais …
– Obéit !
Avant même qu’elle ait pu esquisser un seul geste, la porte fut défoncer, envoyant une centaines de copeaux de bois voler dans l’air, et une dizaine d’homme en noir déboulèrent dans la petite pièce. Marie fut renverser et jeter sur le coter pendant que deux hommes vinrent attraper Arianne qui se débattit. Mais que se passait-il ? Elle reconnu les habits si particuliers des mercenaires de la cités tandis que leurs capes si semblables aux ailes des corbeaux s’agitaient dans leurs dos en claquant violemment. La jeune fille eut beau crier, griffer l’air de ses doigt, mordre les individus, rien n’y fit. Elle était aussi impuissante qu’avec Helori. Par dessus son épaule, tandis qu’elle était emporter hors de l’établissement, elle entendit Marie crier son nom.
– ARIANNE !
La jeune fille terrifiée sentit une boule se former dans sa gorge. Un enlèvement. Pour la seconde fois dans toute sa vie, elle se retrouvait embarquée par des inconnus contre son gré. Elle savait au plus profond d’elle-même que jamais plus elle ne la reverrait, ni elle, ni Nove, ni »La Jument Chaleureuse » …
– MARIE ! cria-t-elle a s’en déchirer les poumons, MARIE !
Elle réussit presque a se refaire de l’étreinte de fer mais on lui retint les bras et un violent coup s’abattit sur sa nuque. Sa vision se brouilla instantanément et elle sentit comme un millier de fourmis grimper depuis l’arrière de sa tête. Le noir entama son regard tandis que le cris de Marie retentissait encore et encore dans les songes de son inconscience.
– Arianne ! ARIANNE !
Puis ce fut le noir.
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