CHAPITRE VIII : Famille
« Monsieur Hunter ! J’ai deux super bonnes nouvelles ! s’exclama Anna, entrant en trombe dans le bureau. »
Je me retournai rapidement, regardant dans sa direction, le fromage à la bouche. Marco et Kyle firent de même, même s’ils n’avaient pas de fromage en bouche. Et je la questionnai :
« Quelles sont-elles ? Tu peux m’appeler Loan, je te l’ai déjà dit 36 fois…
– La première, c’est que j’ai enfin trouvé un petit copain ! jubila-t-elle, des lumières dans les yeux. »
Mon regard devînt sombre et agacé… Marco tomba à la renverse, et Kyle applaudit Anna, fière. Mais reprenant mon sérieux, je voulais savoir qu’elle était la deuxième bonne nouvelle et elle me dit d’un ton capricieux :
« J’ai trouvé ce mignon petit chaton dans la rue, sous la pluie… On peut le garder ?
– Mais… Mais… Je pensais que c’était des nouvelles par rapport à l’enquête, moi !
– Quelle enquête ? Mais prenez-le dans vos bras, il est si doux et si tendre !
– Je vais le manger, on verra s’il est si tendre… répondis-je à cette gamine, au bord de la crise de nerf. De plus, les animaux sont interdits dans les bureaux d’enquête… Si vous le gardez, je ne serais en aucun cas responsable de…
– Mais ce que vous dîtes est horrible ! me coupa-t-elle, voyant que le chaton était terrifié, Viens faire un câlin. Menhh ! Mais regardez-moi cette jolie frimousse !
– Je peux le prendre dans mes bras moi aussi ? demanda Kyle, s’y mettant aussi.
– Vous êtes sûrs d’être des adultes matures ? On pourrait travailler un peu ? m’égosillai-je, énervé.
– Prenez-le dans vos bras d’abord ! enchaîna Anna. »
Elle me tendit le chaton. Il me regardait avec ses yeux ronds. Il est vrai que le charme de ces petites bestioles pouvait tromper n’importe qui ! Croquant une tranche de fromage, je pris la petite créature contre moi, qui se mit à ronronner. Puis il s’allongea sur mes genoux, se mettant à dormir paisiblement. Il n’avait pas d’enquête à résoudre, lui…
« Il vous a adopté ! Comme c’est mignon ! s’exclama Anna, pleine de joie.
– Pardon ? Bon, réveille-toi, créature infâme ! Je n’ai pas que ça à faire ! débitai-je. »
Saisissant le chaton brusquement, il se réveilla et m’arracha d’un coup de patte la tranche de fromage qui pendouillait de ma bouche. Puis il se mit à courir sur le bureau, envolant les feuilles et les dossiers que je consultais.
« Sale petite peste ! Reviens ici tout de suite ! m’énervai-je, m’agitant partout pour l’attraper. »
Fulminant d’énervement, je sortis mon flingue, ce qui fit stopper le chaton, apeuré. Tout de suite après, Anna l’attrapa vigoureusement et me sermonna :
« Vous n’avez pas honte de maltraiter ainsi ce pauvre animal !
– Mais il m’avait volé ma tranche de fromage ! rétorquai-je.
– Je ne vois pas le rapport ! Vous êtes ignoble ! continua Anna, serrant fort le minet contre elle.
– Bon, on pourrait pas bosser ? répétai-je, voyant que Kyle venait de s’endormir, alors qu’il était opérationnel avant l’arrivée d’Anna. »
Nous étions le lundi 2 Février. Vendredi, nous avions inspecté les lieux du meurtre étrange dans la boutique, meurtre liminaire de l’enquête que nous venions de commencer. Aucune trace d’empreintes, et la demoiselle du guichet était encore sous le choc pour nous dévoiler quoi que ce soit. En gros, nous n’avions pas du tout avancé. Mais aujourd’hui, nous avons appris que le tueur avait encore frappé. Sur les photos du crime, (nous n’avons eu que des photos, l’équipe A s’occupant déjà d’aller sur le terrain) le criminel a laissé un message avec son sang, après l’avoir fait couler sur le visage d’un autre lycéen qu’il a laissé en vie, si c’est bien ce que j’ai entendu. Ce message était : « C’est loin d’être fini. » Je m’étais trompé sur le caractère de ce jeune. Mon hypothèse sur le fait qu’il ne commette pas d’autre meurtre était donc écartée… Les photos présentaient le crime comme un massacre. L’une des victimes avait le crâne complètement en bouillie et la seconde était morte contre un mur en briques. Je regardais attentivement les photos, faisant bouillir mon cerveau, lorsque Kyle se réveilla en sursaut :
« Que se passe-t-il, Kyle ? demanda Marco, analysant lui aussi les photos.
– Je… Je sens du… Oh non… Pas le sang, pitié…
– Et avec les consonnes, ça donne quoi ? demandai-je. Tu parles des meurtres ?
– Sur les photos que vous regardez… Il y a du sang ? Beaucoup de sang ? demanda-t-il, apeuré.
– Euh oui pourquoi ? le questionnai-je, curieux. En tout cas, ça se voit que tu bosses jamais…
– Eh bien, c’est que j’ai peur du sang… Surtout quand il y en a énormément… Et même s’il figure sur du papier ou sur des photos, je le sens… Et cela m’empêche de dormir, et me réveille en sueur et…
– C’est bon, on a compris, le coupai-je, regardant Marco et lui faisant un clin d’œil. »
On avait enfin trouvé son point faible ! A chaque fois qu’il se mettrait à dormir, je consulterais ces photos et il pourrait enfin bosser ! Et ses ronflements ne nous embêteraient plus ! Mais bon, c’était assez étrange… Sentir qu’il y a du sang sur des photos alors qu’il dort… Je préférais ne plus me poser de questions avec ces énergumènes.
« Maintenant que tu es réveillé, Kyle, tu pourrais bosser sur les dossiers des victimes, s’il-te-plaît ? lui demandai-je, d’un sourire machiavélique.
– Euh… Tout de suite, Loan ! répondit-il, pas très motivé.
– Mouahahahahaha ! m’esclaffai-je, me sentant terriblement puissant pendant une seconde, tandis que les autres me regardaient d’un œil intrigué, même le chaton. »
A ce même moment, l’agent Martin de l’équipe B entra dans notre bureau, et me regarda du même œil que mon équipe. Redevenant sérieux, je lui demandai tranquillement :
« Que se passe-t-il, Monsieur Martin ? Vous voudriez pas me remplacer et devenir le chef de l’équipe C par hasard ?
– Non merci, je ne veux pas être le chef des losers… dit-il, franc. Je viens vous demander quelque chose, Hunter. Sur quelles pistes vous basez-vous sur cette affaire ? Je viens d’interroger le survivant au massacre, vous pourrez lui poser des questions ensuite.
– Et bien, je ne vois pas pourquoi je devrais vous faire confiance… Vous pourriez être le meurtrier, on ne sait jamais…
– Vous plaisantez ? ricana-t-il sottement.
– En effet, car vous ne pouvez pas être le tueur. Vous n’êtes pas assez intelligent, répondis-je avec la même franchise que lui. »
Il me regarda d’un air vexé. Ma petite blague ne semblait pas lui plaire. Mais si je lui révélais mes hypothèses, il ne ferait que se foutre de mon équipe encore plus… N’ayant pas sa réponse, il rouspéta :
« Pff ! Je vous laisse, j’ai du travail, moi. N’oubliez pas d’aller poser des questions au témoin, même s’il est probablement fêlé et qu’il raconte des conneries… »
Puis il referma la porte. Fêlé ? Conneries ? Le témoin devait avoir des informations capitales, bien que surnaturelles, et ils ne le croyaient pas ? Soupirant, j’interpellai Marco :
« Viens avec moi ! Les autres, continuez à bosser ici ! Et vous bossez vraiment, hein ?
– Pourquoi on ne pourrait pas venir ? Pourquoi seulement Marco ? me demanda Kyle. »
J’avais terriblement envie d’être honnête avec lui et de lui répondre : « Mais parce que vous êtes cons et que vous me faites chier ! », mais je ne voulais pas trop rabaisser mes troupes, et je partis avec Marco vers la salle d’interrogatoire. Le témoin semblait être effrayé. Il fixait la table devant lui sans même bouger un sourcil. Nous entrâmes et je lui dis:
« Bonsoir, Henri. Nous avons quelques questions à te poser à propos de ce qu’il s’est passé toute à l’heure. Je suis Loan Hunter, chef de l’équipe C, et voici un de mes agents, Marco Santini.
– J’ai déjà tout dit à l’autre gars… Et pourquoi un gamin dirigerait une équipe de police ?
– De un, je ne suis pas un gamin, et de deux, nous ne faisons pas partis de l’équipe B, et notre équipe ne t’a pas encore interrogé, donc tu vas devoir répondre à nos questions, d’accord ? Bon, tout d’abord… Raconte-moi ce qu’il s’est passé. J’ai besoin des moindres détails intéressants pour le bon déroulement de l’enquête.
– C’était horrible… Deux de mes potes du lycée Charles Baudelaire m’ont dit qu’on allait se défouler sur un petit con qui se considérait comme plus fort… Moi je voulais juste m’amuser avec mes potes…
– En tabassant quelqu’un ?! coupa Marco, d’un ton agressif. En quoi est-ce une partie de plaisir ?
– On voulait juste lui faire peur au départ… répondit-il, fixant toujours la table.
– C’est bizarre, ta version de l’histoire change tout à coup… Pff ! Vous, les jeunes, ne vous rendez pas compte des conséquences de tels actes de violence… affirma Marco.
– Bon… Et ce « petit con », comme tu dis, il était aussi au lycée Charles Baudelaire ? demandai-je.
– Oui, ils m’ont dit qu’il y était… Moi je suis dans un autre lycée aux alentours, me répondit-il, donc je ne connais pas son nom ni sa classe…
– Et… commençai-je.
– Et à quoi ressemblait-t-il ? m’interrompit Marco.
– Tu pourrais éviter de me couper, Marco ? C’est moi le chef, c’est moi qui pose les questions ! Ok ? lui lançai-je.
– Ah oui, excuse-moi, Loan…
– Pas grave… Donc, à quoi ressemblait-il ? questionnai-je le témoin.
– Mais… Loan, je viens de lui demander ! Ne plagie pas ma question comme cela, si tu n’as pas d’idées ! intervînt Marco.
– Tu ne comprends pas que je suis ton supérieur et que je fais ce que je veux ? lui hurlai-je dessus, sortant furtivement de ma poche une tranche de fromage. »
Le témoin nous regarda d’un air intrigué. Puis je me mis à mâchonner mon délice de fromage devant lui, laissant couler un filet de bave le long de ses lèvres. Je le regardai d’un air sévère, et lui lançai :
« Non mais elles sont à moi, ces tranches de fromage !
– Mais… me fit-il, d’un air penaud. J’ai faim, j’ai pas mangé depuis ce midi à cause de l’incident de toute à l’heure…
– M’en fous ! Continuons les questions ! répondis-je, l’avalant d’une bouchée (la tranche, pas Henri !), Donc, quelle était son apparence physique ? Cette question vous va, Marco ? Il n’y a pas de trace de plagiat, vous êtes content ?
– A priori, oui… Mais cela revient à la même chose… grommela l’homme, censé être d’âge mûr.
– Il semblait inhumain… Il avait… Des cheveux rouges, comme s’ils avaient été trempés dans le sang, des yeux monstrueux… commença Henri, Je ne me souviens plus vraiment, j’étais terrorisé, mais il a réussi à survivre à un coup de couteau-suisse dans la tête et l’a retiré comme si c’était une épingle… Et il a tué mes amis… Il les a tous les deux tués d’une force incroyable…
– J’ai cru voir cela sur les photos que nous avons reçues, en effet… le coupai-je, dans mes pensées.
– Vous savez, je n’en reviens toujours pas, continua-t-il, des perles aqueuses commençant à couler le long de ses joues, Il m’a lancé le couteau dans la jambe puis je me suis évanoui, après qu’il m’ait laissé la vie sauve…
– Intéressant… A-t-il dit quelque chose ?
– Je… Je ne m’en souviens plus exactement, mais il semblait satisfait de lui et m’a dit qu’il me laissait en vie car je n’étais pas un con, ou quelque chose dans le genre…
– Car tu « n’étais pas un con »… Je vois… cogitai-je, rongeant une autre tranche de fromage. »
Nous mirent fin à l’interrogatoire, sortant ainsi de la salle, ma tête complètement remplie de choses diverses et variées, en rapport avec l’enquête ou non… Des meurtres style Massacre à la tronçonneuse, un jeune à la chevelure rouge capable de choses phénoménales, et semblant ne tuer que des « cons », des tranches de fromage de toutes les couleurs, Marco qui m’a énervé, et je vis l’équipe A, se dirigeant vers la salle à leur tour, pour poser sans doute les mêmes questions que nous (pauvre Henri qui doit se taper trois fois le même interrogatoire, je le plains) hormis que cette fois, ce n’est ni un homme ni un jeune qui allait poser les questions, mais une charmante demoiselle de 25 ans, la chef de l’équipe A, Mélodie Cliche, qui, je ne peux le nier, me plaît assez… Oui, bon, j’ai 16 ans, et alors ? Je suis beaucoup plus mature que les membres de mon équipe alors qu’ils sont adultes ! Et je fais ce que je veux ! Elle passa à ma hauteur, suivie d’un de ses hommes, et me fit un léger signe de tête, accompagné d’un aimable sourire. Je devins totalement rouge, puis nous rejoignîmes notre bureau, découvrant que le chaton avait foutu le bazar partout…
« Je l’avais oublié, celui-là… pestai-je, ma jovialité subite se dispersant d’un coup, puis m’adressant à Kyle et Anna, Vous avez bien bossé tous les deux ? »
Aucune réponse. Anna consultait des photos avec grande attention (sans doute celles du crime, Kyle ayant trop peur du sang) et Kyle semblait être absorbé par ce ce sur quoi il travaillait sur son ordinateur. Je jetai un vif coup d’œil à Marco, aussi surpris que moi par leur attitude, eux qui sont d’habitude aussi dissipés que des mômes. Je m’approchai d’abord de la Belle au Bois dormant (Kyle, pas Anna), et l’interpellai :
« Après toutes ces années, tu bosses enfin, Kyle ? C’est génial ! C’est cette enquête qui te donne envie de travailler ? J’avais bien raison quand je disais que les enquêtes « normales » étaient inintéressantes et…
– Ah, chef ! Je ne vous avais pas vu ! me coupa-t-il, bifurquant vers moi. Comme vous n’étiez pas là, j’ai joué au Démineur !! J’ai gagné une partie, vous vous rendez compte ? Maintenant que vous êtes là, je vais pouvoir aller faire un petit somme ! Je suis tellement crevé, on bosse tellement ! »
Mon visage enjoué devînt un visage de mort. Puis je me mis à péter un câble… Ma colère se fit sentir d’un revers de la main bien placé, et Kyle se retrouva à terre. Je le regardai de haut et lui hurlai :
« Tu plaisantes, j’espère ?! Tu es crevé ?! Moi qui pensais que tu t’étais mis au travail pour de bon ! Je t’avais dit de travailler, bordel !
– Mais… Travailler sur quoi ? m’ interrogea-t-il naïvement.
– Assez ! J’en ai marre de vous tous ! rugis-je, m’apprêtant à lui asséner un nouveau coup.
– Du calme, Loan ! s’interposa Marco, attrapant mes bras. Un supérieur doit se faire respecter autrement qu’en utilisant la violence !
– Ah oui, c’est vrai ! Toi tu es mieux placé pour le savoir, Mr Qui se fait renvoyé de sa brigade de police car il est violent mais qui ne nous en parle jamais ! Nous formons une équipe, non ? Nous devons tous bosser, pas moi uniquement ! Heureusement qu’Anna travaillait pendant que nous étions absents !
– Moi ? Mais je ne travaillais pas, je regardais les photos de mon nouveau petit ami !
– Euh… Tu n’aurais peut-être pas du dire ça, dirent Marco et Kyle, totalement synchros. »
Elle nous regarda d ‘un air ahuri. Elle ne semblait pas avoir tout suivi, et donc ne devait pas comprendre pourquoi je pétais un plomb… Marco lâcha l’emprise qu’il avait sur moi, et je me dirigeai vers la porte, afin de me calmer.
« J’ai besoin de prendre l’air… Je reviens après, déclarai-je, fermant la porte bruyamment. »
La nuit s’élevait au-dessus de moi. Je regardai la lune attentivement, réfléchissant. Quelle bande de ploucs… Ai-je vraiment besoin d’eux ? Je pourrais les licencier et travailler seul, dans le calme… Ou je pourrais peut-être même intégrer l’équipe A, je suis le fils du grand chef, après tout. Pourquoi ne comprennent-ils pas que je veux juste que mon père soit fier de moi ? Je veux juste ressentir ce sentiment. Ce sentiment de confiance et de sûreté, ce sentiment qui nous prouve que l’on est vivant. Ce sentiment, il me manque terriblement. Et eux, ils ne comprennent pas ma souffrance, car ils ont une famille, et un endroit où aller si ils sont dans le besoin et où ils peuvent recevoir de l’amour… Moi, si je demande de l’aide à mon père, la seule chose que je reçois, ce sont des tranches de fromage moisies à la gueule… Cette enquête est sans doute la plus compliquée et la plus dangereuse de toutes les enquêtes auxquelles nous avons participé. Si nous parvenons à la clore, mon père ne me niera plus, et il m’ouvrira les bras. Et j’aurais enfin une vraie famille… Mes pensées devenaient chaotiques. Je ne sais pour quelle raison, mais tous les souvenirs de toutes les enquêtes passées avec mon équipe se ravivèrent dans mon esprit, et je pris conscience de la vérité. Je venais de me rendre compte, que ma vraie famille, c’était mon équipe ! Tous ces moments passés ensemble, qu’ils soient bons, mauvais, comiques, tragiques, finalement, même si ils me mettent en pétard, ce sont des moments inoubliables et resteront gravés à jamais dans ma mémoire ! C’est ça, une famille !
De retour dans le bureau d’enquête, les trois idiots semblaient avoir des remords. Je m’approchai d’eux, la tête basse. Arrivé à leur hauteur, mes bras bougèrent de leur plein gré et enlacèrent mon équipe. Puis, doucement, je murmurai :
« Excusez-moi… J’ai compris quelque chose… Vous êtes comme ma famille, depuis que mon père m’a lâchement abandonné. Et finalement, je ne veux pas résoudre cette enquête pour lui, mais pour vous… Pour l’honneur et la dignité de l’équipe C ! Alors, maintenant, comprenez-moi, je veux que l’on bosse réellement sur cette affaire, qu’on la close, et que les autres équipes nous lèchent les pieds ! Compris ?
– Oui, Loan, dit Marco, solennellement.
– Ok, sniff… sanglota Anna.
– D’accord, et en plus, on va t’acheter pleins de tranches de fromage ! Tu n’auras plus à faire les courses ! s’exalta Kyle, la marque rouge de ma main toujours sur le visage.
– C’est gentil, Kyle… J’espère que le sommeil ne viendra pas te chercher en attendant à la queue de la caisse ! plaisantai-je..
– Miaou ! miaula le chat, s’agrippant, à ma jambe, ses griffes acérées sorties.
– GRAAAAAAHHH ! hurlai-je de douleur. »
Puis les autres rigolèrent, sauf le chat, car je le mis à la poubelle. Anna n’apprécia pas non plus que je traite un « pauvre chaton innocent » comme un déchet. Ce fut l’un des meilleurs moments de ma vie avec mon équipe. Nous parlâmes tous ensemble, autour d’une pizza, comme si nous étions incontestablement une famille unie.
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