Plus le temps passé, plus le froid glacial de la nuit approchait. Ils avaient marché pendant près de quatre heures sans jamais s’arrêter. Ils avaient failli croire qu’ils allaient de nouveau dormir dehors, mais une lueur au loin leur donna un peu d’espoir. Eldor et le reste du groupe allèrent dans sa direction. Ils marchèrent encore une bonne heure et la lumière semblait être encore à des kilomètres. Plus ils s’en rapprochaient plus le froid s’estompait jusqu’à s’arrêtait complètement.
– Pourquoi fait-il moins froid tout d’un coup? questionna Varro.
– Nous approchons de Traux. Il n’a jamais fait froid là bas depuis des centaines d’années, répondit Eldor.
– C’est génial, ça! s’écria Exéus.
En effet, plus ils approchaient de Traux, plus le ciel s’éclaircissait et une douce chaleur se faisait ressentir. C’est comme si cette lueur au loin avait réchauffé le climat.
Ils avaient enfin atteint le grand portail significatif d’un nouveau royaume. Il était entouré de plusieurs torches qui l’éclairaient. C’était sûrement ces torches qu’ils avaient aperçues et qui les avaient guidés. L’immense porte été verrouillée et ils durent attendre que quelqu’un vinre leur ouvrir. Au bout de quelques secondes, un bruit de pas se fit entendre, plusieurs nains marchaient dans leur direction. Parmi eux, s’en trouvait un qui était plus grand que ses congénères. Il sembla reconnaître Eldor et s’approcha de lui.
– Oh, oh, oh, Eldor mon vieil ami.
– Digan, ça fait si longtemps. Quarante quatre années que nous nous sommes perdus de vue.
– Tant que ça, ma mémoire me joue des tours.
Il discuta avec Eldor sans même se rendre compte de la présence d’Exéus et des autres.
– …trop d’années perdues. Tu ne m’avais pas prévenu de ton arrivée à Traux.
– Non, tu sais le temps me manque, et la mort de mon frère m’a perturbé.
– Oui, j’ai appris ça, toutes mes condoléances. Je ne pouvais point être présent pour l’enterrement.
Exéus en avait marre. Il voulait rentrer et se reposer, il prit donc part à la conversation.
– Désolé de vous interrompre, mais nous avons marché pendant plus de quatre heures sans un seul arrêt, alors je voudrais bien allé me reposer.
– Eh bien, en voilà des manières. Qui est-ce en s’adressant à Eldor?
– C’est mon petit neveu, le petit fils de mon frère.
– Ah! C’est toujours un plaisir de recevoir des personnes de sang royal dit-il de manière ironique.
– Il est un peu perturbé en ce moment, il ne faut pas lui en vouloir. La mort de mon frère l’a beaucoup affaibli et la disparition de ses parents n’ont fait qu’aggraver les choses.
– Ses parents ont disparu depuis quand?
– Depuis plus d’une semaine maintenant.
– Savez-vous s’ils sont en vie?
– Ils sont, à en croire cette personne, en désignant Filen, sur le continent de Gauche. On doit s’y rendre et ton aide nous serait fort utile.
– Je vois.
Varro n’en pouvait plus lui aussi.
– Où est-ce qu’on va dormir? demanda t-il?
– Dehors bien-sûr! dit Digan.
– Vous rigolez, on dort dehors depuis des jours! cria Varro.
– Tu ne sais donc pas que chez nous, nous dormons un peu partout dans la nature.
– Non!
– Eh bien tu le sais désormais. Et toi qui es-tu? en s’adressant à Filen.
– Moi, je suis Filen Gonane, je viens les aider.
– Oui, bien-sûr, dit Digan. Bon, vous pouvez entrer, nous mangerons près du feu ce soir.
– Super, je suis affamé, cria Varro.
Ils passèrent tous le grand portail de métal et pénétrèrent dans Traux. Ce royaume n’était rien de plus qu’un gigantesque camps pour les nains. Aucune maison, habitation, aucun bâtiment ni même une route, c’était la nature. La population des nains victorieux était fort nombreuse, on y comptait plus d’un millier d’individus. Le camp était essentiellement rempli de tentes, des petites, des grandes, des déchirées et des neuves. Plus loin, on entendait des chants qui étaient scandés par un groupe de nains près d’un feu. Il y avait vraiment de la vie ici, on n’imaginait pas cela une seule seconde. Le climat était parfait, il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid. Le ciel était magnifique, les étoiles brillaient de mille feux, la lune était entièrement illuminée et même des aurores boréales vertes et bleues étaient présentes ce soir.
Un peu plus tard, ils s’arrêtèrent devant un groupe de nains et Digan s’assit à côté d’eux. Tous firent de même. Au milieu du rassemblement, il y avait un feu où un cochon était en train de cuir. Eldor et Digan parlèrent ensemble profitant du brouhaha général.
– Dis-moi Eldor, ton Filen, il me semble l’avoir déjà vu quelque part.
– Sa présence nous a été imposée. Il affirme savoir où sont les parents de mon petit neveu. Evidemment, il veut croire ce qu’il lui raconte et on a été forcés de le prendre avec nous mais il fait des choses étranges. Il se lève chaque nuit et à chaque fois que je lui demande ce qu’il fait, il trouve toujours une raison.
– Crois-tu qu’il est dangereux?
– Je n’en suis pas sûr mais j’ai des doutes, c’est un peu dans ma nature. Tout le reste du groupe est aveuglé par ses voyages et ses quêtes. Même ma fille ne veut pas entendre ce que je dis à son sujet. La nuit dernière, il est sorti de sa couchette. Exéus et moi sommes donc allés le suivre. En arrivant, il se battait avec un loup des forêts qui était censé tous nous tuer.
– Fis toi à ton instinct et surveille le discrètement lui conseilla Digan. Peut être sera tu agréablement surpris.
– Et si nous chantions notre chanson, dit un des nains.
Tout le monde acquiesça d’un hochement de tête.
Qu’importe notre taille, nous somme coriaces
Qu’importe notre force, nous sommes féroces
Nous, les nains victorieux, nous sommes orgueilleux
Pas une bataille perdue, nous sommes les invaincus
Qu’importe notre adversaire, nous le ferons taire
Qu’importe notre combat, nous ne reculerons pas.
Ils avaient tous chanté cette chanson au moins dix fois, quand Digan prit le cochon et le coupa pour le partager. Une fois que tout le monde fut rassasié, Digan décida à la demande d’Eldor de raconter son périple dans le continent de Gauche. Tout le monde voulait entendre cette histoire qu’il avait gardée pour lui jusqu’ici. Il se lança.
– C’était en 1428, à cette époque j’étais encore un jeune nain qui rêvait de parcourir le monde pour l’explorer et découvrir toutes les merveilles de Cryon. Mon père qui était à l’époque le chef de ce camp m’avait fortement déconseillé de m’aventurer n’importe où. J’étais très têtu à l’époque et je ne pris en compte ses conseils. Je partis donc, le lendemain. Au début, je me contentais d’explorer les royaumes voisins du continent de Droite. J’allais à Menosque, Tevargues, Realsand, Rochevreux et Emon. Tous ces endroits m’avaient appris bien des choses sur le monde dans lequel nous vivons. J’ai pu rencontrer des créatures encore inconnus aux yeux du monde. Des êtres qui sont aujourd’hui mes amis. Malgré tous ces voyages qui m’avaient tout de même pris deux de ma vie, j’avais encore soif d’exploration et le continent de Gauche était le seul endroit que je n’avais pas encore visité. Je me rendis donc, de nouveau à Menosque et payais une traversée en bateau pour le continent de Gauche. Au début personne ne voulut m’y amener, mais heureusement, je finis par trouver un vieux capitaine nommé Iglor qui décida de m’y conduire. Sur la mer, les tempêtes de pluie et les tornades nous ralentirent quelque peu. Une fois arrivés près des portes de l’Enfer, les Dragandres nous attaquèrent. Elles émergèrent des profondeurs de la BloodSea et arrachèrent la coque du bateau qui coula peu de temps après avec le malheureux homme. Après quelques heures de combats dans l’eau, j’arrivais à nager tant bien que mal jusqu’à la rive où les portes de l’Enfer se trouvaient. Ces dernières étaient faites en partie avec de corps humains mutilés. Ces malheureux avaient dû souffrir le martyr et endurer d’horribles souffrances. Les Throllomes qui étaient postés devant les grilles, empêchaient quiconque d’y pénétrer, elles étaient infranchissables. Ils guettaient tout mouvement suspect et étaient prêts à attaquer toute personne s’y aventurant. Au loin, on pouvait apercevoir les Montagnes Maudites avec des coulées de lave gigantesques qui s’en s’échappaient. Des bruits étranges résonnaient. Cet continent était peuplé, il y avait une véritable armée qui semblait prête à attaquer au moindre danger. J’ai aperçu également des centaines de Gonacients qui s’étaient vraisemblablement ralliés à leur cause. Ils gardaient et surveillaient l’endroit. Le ciel était rouge et des pluies de sang s’en échappaient. Le tonnerre frappait de temps en temps et rendait ce lieu encore plus effrayant. Finalement, un Throllome me remarqua. Il s’approcha de moi avec l’intention de me tuer. Il courrait accompagné de plusieurs de ses congénères qu’il avait alertés. Le sol tremblait sous leurs pas de géants. Ils brandissaient de grandes haches à chaque mains. Leurs gueules étaient terrifiantes et leurs regards reflétaient la haine. Je réussis difficilement à prendre la fuite sur une petite barque de fortune abandonnée sur la rive et décidais de ne plus tenter le diable et de retourner chez moi. La mer était agitée, des vagues de plusieurs mètres de hauteur menaçaient de couler mon malheureux bateau. Par miracle, les Dragandres ne s’étaient pas manifestées et je pus rejoindre la rive opposée et rentrer sain et sauf auprès de ma famille. Mon soulagement fut de courte durée car à mon retour, j’appris que mon père venait de décéder et je dus prendre le deuil. Aujourd’hui, je fais de mon mieux pour le remplacer à la tête du royaume.
Tout le monde était bouche bée. Exéus se faisait désormais une idée un peu plus claire du danger que représentait le continent de Gauche et la pensée que ses parents pouvaient s’y trouver l’angoissa. Il se faisait maintenant tard, l’histoire de Digan avait été passionnante.
– Maintenant vous savez tout, et si je peux vous donner un conseil, soyez très prudents ou vous pourriez mourir dans d’atroces souffrances.
Après ces dernières paroles, tout le monde alla se coucher. Eldor et le reste du groupe dormirent dans une tente que Digan avait monté un peu avant. Elle n’était pas très spacieuse mais il y avait assez de place pour que tout le monde puisse y dormir. Une fois de plus Filen se leva au beau milieu de la nuit et sortit de la tente. Exéus le remarqua. Il sortit à son tour de la tente et se mit à sa recherche. Filen se dirigeait vers un arbre . Il le vit s’arrêter et siffler un drôle d’air. Quelques instants plus tard, un animal volant mi-oiseau mi-homme arriva. C’était un grand oiseau au visage humain. Il était pourvu d’un grand bec pointu, avait des yeux blancs globuleux et un plumage épais entièrement noir. Il se posa sur le bras de Filen. Exéus réussi à entendre quelques murmures.
-…Quos materna me. Est adhuca vavut? Vadic, et loquarte le Guerno et revecus est.
Qu’est-ce qu’il dit se demanda t-il? Quelle est cette langue étrange?
Il se répéta silencieusement la phrase pour la mémoriser et pouvoir la répéter à Eldor.
Dès que Filen eut finit de lui parler, l’animal s’envola et partit au loin. Filen semblait satisfait et repartit vers la tente. Exéus devait se dépêcher d’aller se coucher avant qu’il ne remarque son absence. Il courut vers la tente aussi vite qu’il le pouvait. Il était seulement à quelques mètres de l’entrée et Filen le rattrapait peu à peu. Une fois arrivé, il se coucha rapidement et fit mine de rien. Quand Filen rentra à son tour, il regarda autour de lui. Il posa son regard sur Exéus qui avait oublié de retirer ses chaussures. Filen se recoucha dubitatif et s’endormit.
Le lendemain matin, Exéus était perdu, que devait-il déduire de l’attitude suspecte de Filen. Les soupçons d’Eldor lui revinrent à l’esprit. Il attendit d’être seul à seul avec son grand-oncle pour lui parler de l’étrange sortie nocturne de Filen.
– Eldor, murmura t-il, Filen est encore sorti hier soir.
– C’était pour tuer un autre loup je suppose!
– Non, je l’ai suivi et il s’est comporté étrangement.
Il lui raconta tout ce qu’il avait vu la veille. Eldor avait l’air choqué.
– Quelle était cette fameuse langue?
– C’est du Lamos il me semble, les Mandores notamment, communiquaient entre eux en parlant de cette manière. Personne à ma connaissance ne sait la traduire aujourd’hui à part les Touziens.
– Très bien, on leur demandera s’ils peuvent nous expliquer le sens de cette phrase. Crois-tu vraiment qu’il soit dangereux?
– Je ne l’aime pas, il ne nous dit pas tout mais de là à dire qu’il est dangereux, je n’en suis pas sûr. Quoi qu’il en soit, tu ne dois surtout pas lui mettre de pression, nous devons faire comme si nous ne savions rien et n’en parler à personne.
– Même pas à Dana et Varro?
– A personne.
Ils rejoignirent le groupe et tous partirent vers la prochaine destination, Emon. Avant, ils remercièrent Digan pour son hospitalité et pour son aide. Ils traversèrent le reste du camp pour arriver au grand portail de fer qui séparait Traux du reste du monde. En franchissant le portail, la différence de température était impressionnante. A Traux il faisait doux et maintenant il faisait frais, c’était tout de suite bien moins agréable. Le paysage était toujours aussi beau, des arbres feuillus, de l’herbe verte, des fleurs splendides coloraient le petit chemin en pierre. Le ciel était dégagé malgré une légère brise. Exéus restait perplexe sur ce qu’il avait vu la veille. Eldor avait raison, Filen ne disait pas tout, peut-être même mentait-il sur ses parents. Il avait l’air si gentil et amical pourtant. Il se dit qu’il devait être à l’avenir plus méfiant. Et puis à quoi pouvait bien lui servir cet oiseau? se demanda t-il. Sait-il parler? A t-il compris ce que Filen lui avait dit? Trop de questions et pas assez de réponses. Même s’il voulait questionner Filen sur le champs, il devait se montrer patient et écouter Eldor. Le chemin qui séparait Traux d’Emon était encore long. Varro et Dana qui étaient maintenant inséparables, s’approchèrent d’Exéus.
– Alors, tu ne viens pas écouter l’histoire de Filen avec nous? dit Varro.
– Non, je n’en n’ai pas trop envie en ce moment. J’ai besoin de rester seul.
– Mais non, tu as besoin au contraire de te distraire cela t’évitera de penser à tes parents.
– Oui, vous avez raison mais je veux quand même rester seul un moment, s’il vous plait.
– Comme tu voudras.
Varro et Dana s’en allèrent tout en discutant. C’était vraiment agréable de les voir ensemble aussi complices. Plus Exéus regardait Dana, plus il l’appréciait. Se pouvait-il qu’il soit attiré par elle? Pourquoi avait -il cette impression? Non, il ne pouvait pas tomber amoureux de sa grande cousine! C’était quand même dingue, elle était de sa famille, c’était insensé. Il chassa immédiatement cette idée. Il faisait presque nuit et son froid habituel se faisait sentir. Une heure après, il se mit à neiger, des flocons de neige tombaient de partout et rapidement le chemin de pierre gris devint blanc. Le froid était si intense qu’il leur glaçait le sang. Tout le monde grelottait et marchait de moins en moins vite à cause du vent qui soufflait dans la direction opposée. Eldor finit par s’effondrer sur le sol enneigé. Dana, Exéus et Varro coururent vers le vieux mage pour l’aider, seul Filen resta sur place. A trois, ils tirèrent son corps à l’abri d’un arbre. Ils regardèrent le visage d’Eldor qui était à présent bleuï par le froid.
– Il est en hypothermie, dit Dana.
– Qu’est ce que cela veut dire, cria Varro.
– Il est frigorifié, lui répondit-elle. Il faut le réchauffer d’une manière où d’une autre sinon il va mourir.
– Comment va t-on faire?
– Mon médaillon, dit Exéus. Il est tiède depuis des jours. Je vais le passer un peu partout sur son corps pour le réchauffer.
– Excellente idée, s’exclama Varro.
Exéus retira son médaillon et le prit dans sa main. Il en était sûr, la chaleur qu’il dégageait allait aider Eldor. Il retira une partie de sa tunique et le lui passa. Il n’y eut aucun résultat, aucune réaction de sa part. Eldor n’avait pas l’air de sentir quoique ce soit.
– Cela ne marche pas? dit Dana
– Je n’en ai pas l’impression, répondit Exéus.
– Que va t-on faire? demanda de nouveau Varro, vraisemblablement perdu.
– Je ne sais pas Varro, dit Dana soudain en colère. Mais si tu as une idée, surtout ne te retiens pas!
– Arrêtez, le temps n’est pas à se battre, la vie d’un homme est en danger alors reprenez vous, s’énerva Exéus!
– Il a raison, dit Dana. Je connais une plante qui lui à la vertu de réchauffer un corps rapidement, je vais essayer de la trouver.
Sur ce, elle partit en direction des arbres.
– Où est Filen? demanda Exéus.
– Aucune idée, je crois qu’il est parti quand Eldor est tombé.
Il n’en revenait pas, Filen était parti et les avait laissés seuls avec quelqu’un de mourant. Il avait sûrement quelque chose de très important à faire se dit-il pour se rassurer. Il repassa de nouveau le médaillon sur le corps d’Eldor mais en vain, il devait attendre Dana et prier pour qu’elle trouve la fameuse plante et que cela fonctionne.
Quelques minutes plus tard, Dana revint en courant avec une plante rouge. Elle s’agenouilla près de son père et la frotta la plante sur son corps.
– C’est de la Calidum, elle est censée émettre une forte chaleur au contact de la peau humaine.
Après, plusieurs tentatives, Eldor eut un spasme et ouvrit un oeil puis le second et commença à reprendre vie. Il toussa un petit moment et observa autour de lui. Il comprit qu’il venait de lui arriver quelque chose.
– Que fais-je au sol?
– Tu ne t’en souviens pas?demanda Exéus.
– Non, en tout cas je me souviens qu’il faut aller à Emon et vite.
– Oui, nous allons le faire mais tu es bien affaibli. Tu étais en hypothermie, le froid a presque failli te tuer et puis pour couronner le tout, Filen a disparu juste après ta chute.
– Il a disparu? et bien bon vent! Maintenant je vais mieux et tant pis pour lui, il faut y aller.
Il se releva et reprit la route comme si rien ne s’était passé. Il semblait ne pas sentir le froid glacial. En voyant que son état s’était nettement amélioré, ils le suivirent.
La nuit était interminable. Après quelques heures de marche, une ombre noire apparut dans la neige. Tout le monde se mit sur sa garde prêt à éliminer le première inconnu. Soudain, ils virent un homme qu’ils connaissaient bien. Filen était là.
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