Mon plan fonctionna au-delà de toutes espérances, presque trop bien en fait. L’équipe s’était pointée très tôt le matin, et avait détalé presqu’aussitôt, le bon révérend, tentant de garder un semblant de dignité était resté coincé sur le pas de la porte à me dévisager comme s’il avait une envie subite et incontrôlable son caméscope à la main. Nestor s’en donnait à cœur joie et le bon révérend tint à peine quelques secondes de mieux que son équipe et s’en fut à toute jambe, je ne devais jamais plus le revoir. Mais le résultat fut bien plus que tout cela, en effet, Nestor n’essayait même plus de me faire vider les lieux, mais j’acquis avec cet éclat une sorte d’aura dans l’université… j’étais celui qui avait réussis à tenir tête au père Somchai et au révérend Show, celui qui pouvait aller dans le département sous vêtement féminin des centres commerciaux (Jennifer ayant des gouts déplorables sur le sujet), celui qui faisait fuir les « membres éminents » de l’université alors qu’il était en boite de nuit (les cadres les plus présentables de mes cours du soir/matin), à la pharmacie pour acheter des préservatifs. Quoique je puisse faire je me retrouvais avec une horde de fan aux fesses (et vu les orientations de certaines personnes… ce n’était pas pour me rassurer), les salutations le matin à l’université prenaient des heures… les membres du club de Magic the Gathering refusaient de jouer contre moi pour cause de sorcellerie, il se trouvait aussi qu’apparaitre être contre moi était un arrêt de mort relationnel… bref un enfer pour antisocial.
Sans compter les efforts de Jennifer qui voyait d’un très mauvais œil ma nouvelle notoriété auprès de la gente féminine.
Le reste de la semaine se passa sans grand mal, Nestor ayant apparemment finalement baissé les armes, bien que ma récente célébrité ne me laissait que guère de temps pour m’en préoccuper.
Vanessa, toujours ignorante de l’histoire se décida à rentrer chez elle, et par voie de conséquence moi aussi. Je ne remarquais pas tout de suite les réactions des voisins, j’avais bien autre chose en tête.

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