Je me souviens de cet hiver

Si froid qu’il brisait le fer.

Je revois les étendues gelées

Battues par les vents glacés.

Hommes et bêtes restaient terrés

Les autres contre les autres serrés

Auprès des flammes des maigres foyers.

Il fut si long cet hiver

J’en garde un souvenir amer.

Bientôt, tous nous connûmes la faim

En silence nous mangeâmes le dernier lapin

Qui nous fit un bien triste festin

Et ce fut des bouillons clairs

Qui nous réchauffaient à peine la chair.

Avec le temps, le bois aussi vint à manquer

Le dernier arbre abattu, il n’y eu plus rien à bruler.

Alors l’hiver entra dans les foyers.

Les femmes gardaient près d’elles leur nouveau né

Qui cherchait sa pitance contre un sein séché.

Les hommes n’avaient plus le coeur à chanter

La gloire des batailles du passé

Tous se muraient dans le silenceA ressasser des souvenirs rances.

Les plus faibles furent les premiers à périr

Partout on entendait des parents gémir

Sur le départ d’un père ou d’une mère,

Sur le corps d’un enfant une femme qui désespère.

Certains virent chez ces morts une chance de survie

L’espoir est un trésor qui parfois avili.

Chez ces êtres fragiles l’humanité s’évanoui

J’ai du brandir l’épée face à ces affamés

Pour l’exemple, le premier fut trucidé.

Lorsque les esprits furent clamés,

Alors, je leur ai parlé.

.

 » Mes amis, mes frères d’infortune.

Vous qui souffrez depuis tant de lunes,

Je connais vos épreuves et vos malheurs

Je partage la douleur qui vous ronge le coeur.

Dans cette nuit qui endeuille nos destins

Vous vivez dans la peur qu’il n’y ait pas de fin.

Mais dans la plus extrême souffrance

Ne perdez pas la foi en votre chance

Vous êtes des hommesVous êtes les maitres du monde.

C’est pourquoi je vous somme

De dresser la tête et de montrer votre colère qui gronde

Soyez fiers, soyez forts,

Protégez les faibles de la menace de la mort

Vous mes guerriers,

Vous qui avez tout affronté,

Les démons du nord

Et les dragons d’or.

Vous dont le bras n’a jamais tremblé,

Je le vous le dis, en vérité,

L’ennemi mortel que vous affrontez

Est moins le froid brutal

Que le perfide animal

Qui se nourrit de votre coeur

Lorsque vous cédez à vos peurs.

Regardez le dans les yeux,

Brulez-le à votre feu.

Repensez à vos aïeux

Qui ont lutté pendant les siècles de fer

Pour protéger vos vies sur ces terres.

Vous êtes la fierté de mon coeur de roiN’oubliez pas que l’honneur est votre loi..

Debout mes frères de misère!

Nous irons en semble chercher le feu en enfer

Pour enfin tuer ce terrible hiver.”

.

Lorsque le premier rayon de soleil

Perça les nuages de neige à notre réveil

Nous vîmes un signe d’espoir

Le printemps viendrait, avant le soir.

CV

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