Et puis ça s’est passé on était sur la fin de l’hiver, il faisait moins froid, sous entendez que l’on pouvait sortir sans que ça se transforme en expédition arctique. Elle transpirait dans son sommeil, puis elle s’est levée sans un mot pour aller se réfugier dans son domaine, j’imaginais qu’elle m’en voulait encore pour ne pas avoir voulu regarder “blanche neige” pour la 180eme fois et je m’en retournais à ma maçonnerie (les pointes tenaient bien, mais il avait un peu d’espace, coup de bol j’avais trouvé un peu de fil barbelé lors d’une précédente visite à l’extérieur, histoire de trouver autre chose pour la télé, j’en étais à voir des nains partout.). C’est vers midi que je commençais à m’inquiéter, la descendante Freudienne était en général plus ponctuelle que les impôts, hors le soleil était proche de son zénith est aucun son guttural ne s’était fait entendre. Je m’approchais de la cuisine pour la voir, à ma grande horreur, étendue de tout son long, le front bouillant. Bien sûr je me suis mis immédiatement a courageusement paniquer en agitant des bras et hurlant son nom à me péter un poumon, j’ai juste réussi à lui faire ouvrir des yeux tous fatigués… elle prononça encore un autre son inintelligible et continuait de me fixer de ses grands yeux bleus. Je l’emmenais sur le lit, l’enfournait sous toutes les couvertures sur lesquelles j’avais pu mettre les mains et tenter de lui faire une sorte de tisane à partir de citron, fenouille, et réglisse (enfin toutes les herbes qui traversaient mon chemin) pour aller avec son aspirine… ou le contraire, je ne sais plus trop bien, j’étais bien trop occupé à paniquer pour me rendre compte de ce que je faisais réellement, il me semble quand même avoir insulté une porte en japonais avant de me souvenir qu’il fallait presser la poignée. Puis, lorsqu’elle s’assoupit de nouveau, je me mettais dans un coin de la chambre en position fœtal pour me laisser submerger de mon propre apitoiement…. c’était décidé si elle survivait je ferai mon possible pour qu’elle devienne docteur… au moins elle pourrait faire quelque chose dans cette situation… plus qu’à trouver une université… et un collège avant ça… et un cour préparatoire peut être…. oh mon dieu… elle allait mourir et je ne pouvais que reste coincé contre un mur à m’insulter et m’apitoyer sur mon sort. J’ai graduellement repris le dessus… j’arrivai à rester presque 20 minutes d’affilée sans aller vérifier comment elle allait, je m’étais remis à la maçonnerie entre les deux… je trouvais que les murs tous seuls comme ça, n’offraient pas assez de résistance, lors d’un de mes raids à l’armurerie j’avais trouvé une suite d’arbalètes et consacrait mes journées à la création de meurtrières et d’y placer tantôt une arbalète, tantôt un fusil, le tout relié par un jeu de ficelles et de boutons électriques à la maison, dans la même pièce où j’avais placé les détecteurs de mouvement et les écrans branchés sur les caméras à l’extérieur. J’étais à peu près au courant de tout ce qui pouvait s’approcher de la maison dans un rayon de huit kilomètres et c’était sans compter les champs de mines. Entre nos défenses et nos réserves, nous devions pouvoir tenir presque 5 jours contre à peu près 80 personnes bien équipées avant de les liquider tous… s’ils étaient entrainés… il ne me manquait plus que de finir le tunnel sous la maison pour s’enfuir au cas où.
C’était ce jour-là que Cendrillon décidait de sortir de son coma… en me tançant sérieusement pour ne travailler qu’en T-shirt et avoir sauter mes repas…, tout en me traitant d’âne en anglais… (danke) bien que je me demande où elle avait appris cette langue dont c’était manifestement le seul mot qu’elle connaissait. Il s’agissait visiblement que d’un coup de froid passager… Mais la crise m’avait mis face à mes responsabilités et mes manquements, elle était allée mieux ce coup-ci, mais la prochaine? Elle n’aurait jamais son doctorat dans ces conditions… il fallait que je lui trouve un meilleur endroit… des gens qui savent s’en occuper. Et quelque chose d’autre à faire de ses journées que de s’occuper d’un crétin qui n’a d’autre avenir que de clamser sur le bord d’une route… je décidais de garder les tisanes de toutes manières, juste au cas où, même si j’étais guère sur si elle avait guérit grâce ou malgré ça…
Et au milieu du Printemps nous partîmes sur les routes, je décidais de repartir vers l’Allemagne histoire de trouver des gens susceptibles de parler son langage, en espérant ne pas avoir trop tardé, je ne voulais pas qu’elle ait pris du retard sur ces futurs petits amis… ce n’était pas facile comme voie, mais quelque part j’avais foie en elle…. Je ne connaissais aucun virus ou bactérie capable de résister à son dialecte et à sa mine décidée quand elle voulait vraiment quelque chose (je n’avais qu’à me souvenir de la dernière fois où j’ai osé donner un point de vue objectif sur High School Musical 24).

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