08 h 00.
Ville : 18 – C62 – V29.
Lieu : Mon appartement – Ma cuisine.
Cela fait déjà un petit moment que je suis levé. Actuellement, je suis installé face à ma table de cuisine, buvant une tasse de café. Nous sommes le samedi douze janvier et cette date est importante pour moi. En effet, je vais savoir si mon premier single sera classé dans les meilleures ventes de la semaine. Toutefois, je n’arrête pas de me montrer inquiet pour ce début de journée. Pourquoi ? A cause des révélations que m’ont faîte les deux défuntes, j’ai nommé Océane et Déliah. D’après elles, mon cauchemar concernant Jeremy risque de se réaliser si je n’y prête pas garde. Pour cela, je dois réunir autour de moi une bande de garçons possédant des dons surnaturels. Cependant, j’ignore complètement la manière dont je vais les trouver. En tout cas, pas dans cette ville car je suis le seul, à ma connaissance, à détenir des capacités hors du commun. Bref, c’est avec cette interrogation dans la tête que j’affronte cette nouvelle journée qui s’annonce radieuse. Tout à coup, on frappe à la porte d’entrée. Comme je n’attendais aucun passage, je suis un peu surpris d’entendre ce martèlement. Pour connaître l’identité de mon visiteur, je pose ma tasse sur la table avant de me lever de ma chaise. Quelques secondes plus tard, me voilà dans le hall d’entrée.
Lieu : Mon appartement – Hall d’entrée.
J’ouvre la porte et fait face à Nicolas et à Sylvain.
« Bonjour vous deux.
– Salut Jason. Désolé de te déranger mais j’ai besoin de te parler, m’informe Nicolas.
– Bien. »
Je m’écarte du passage pour leur permettre d’entrer.
Lieu : Mon appartement – Hall d’entrée.
Mes deux amis prennent place autour de la table de la cuisine pendant que je prépare de nouvelles tasses de café.
« C’est aujourd’hui que tu vas avoir le résultat de tes ventes ? Me questionne Sylvain.
– Exactement et je ne vous cache pas mon inquiétude. J’espère que mon titre rencontre un vif succès.
– Pour ce dernier détail, tu le sauras dans quelques heures. »
Je m’approche de la table et pose les tasses devant mes amis. Une fois l’action faîte, je m’empresse de retrouver ma place pour discuter avec Nicolas.
« Alors Nicolas, que se passe-t-il pour que tu viennes chez moi à une heure si matinale ? Surtout lorsque l’on sait qu’on est un samedi.
– Cela concerne mon père et je compte sur toi pour te montrer discret.
– Pas de problèmes.
– Très bien. »
Nicolas prend une grande inspiration avant de commencer.
« Voilà, depuis quelques jours, mon père agit d’une façon très bizarre.
– Qu’appelles-tu par bizarre ?
– C’est simple, mon paternel fait des choses qu’il ne réalise pas d’habitude.
– Comme ?
– S’autodétruire, par exemple.
– Effectivement, ce comportement venant de sa part est assez étonnant. Y a-t-il eu une date importante pour lui ?
– Oui, la date de décès de son frère jumeau. »
Je pense savoir ce qui se passe mais je me garde de lui dire, de peur qu’il me prenne pour un cinglé.
« D’accord. »
Ce problème tombe très mal, surtout qu’Aurélien n’est pas là. Du coup, je vais être obligé d’agir tout seul et j’ignore comment je vais m’y prendre. Pour débuter, je pose une question à mon jeune ami.
« Ton père se reproche la mort de ton oncle ?
– Oui car ils étaient ensemble lorsque l’accident s’est produit.
– Et tu peux m’en dire plus ?
– Si tu veux. Mon père était au volant de sa voiture et sur le siège passager se trouvait mon oncle. Ils ont franchi un passage à niveau mais le véhicule a calé au beau milieu du passage. A cet instant, les sonnettes indiquant l’approche d’un train se sont fait entendre. Les barrières se sont abattues alors que mon père et son frère étaient déjà sortis de la bagnole. Cependant, mon oncle a décidé de faire demi-tour.
– Et pour quelle raison ?
– Parce qu’il avait oublié un cadeau qu’il souhaitait faire à ma tante. »
Nicolas a les larmes aux yeux. Je décide de mettre court à cette épreuve car j’ai aisément deviné la suite.
« C’est bon Nicolas, je pense savoir ce qui s’est passé.
– Ha bon ?
– Oui. C’est à ce moment que le train est arrivé et a écrasé ton oncle.
– Hélas. »
D’après ce que j’ai comprit, le père de Nicolas semble possédé par le défunt.
« Nicolas, je te conseille de rentrer chez toi et je te fais la promesse que ton père ira mieux en fin de journée.
– Comment peux-tu dire ça alors que tu n’en sais rien ?
– Désolé mais si tu es venu pour m’en parler, c’est parce que tu attends quelque chose de moi. Je ferais de mon mieux pour ne pas te décevoir.
– Je ne vois pas comment tu pourrais aider mon père.
– Fais-moi confiance. »
Nicolas me regarde droit dans les yeux. Il peut ainsi voir à quel point je suis sérieux dans mes propos.
« Bien. »
Lieu : Café de la ville – table n°1.
Jimmy, Rémi et Eddie prennent tranquillement un petit déjeuner.
« J’ai hâte d’être à dix heures, fait savoir le troisième.
– Pourquoi dis-tu cela ? Rétorque l’unique brun du trio.
– Parce que c’est à ce moment là que nous saurons si notre ami Jason est un artiste à part entière.
– Mince, comment ai-je pu oublier ?
– Je ne sais pas mais je compte bien sur toi pour me le dire. » S’exprime Jimmy.
Rémi cherche dans son esprit mais ne voit aucune raison. Pour que ses amis l’oublient un peu, le jeune homme attrape sa tasse et la porte à ses lèvres. Là, il boit une gorgée.
« Salut les tapettes. »
Jimmy et Eddie lèvent leur tête et voient le frère de Jeremy leur faire face. Dans ses mains, une tasse de café. Rémi pose tranquillement la sienne sur la soucoupe prévu à cet effet avant de se retourner.
« Comment vas-tu, gueule de calculatrice ? » Lui balance Rémi.
Cette insulte énerve Michael. Cependant, le frangin de Jeremy conserve son sang-froid.
« Cela vous dérange si je m’installe à votre table ?
– Énormément car si tu ne t’en souviens pas, nous ne sommes pas tes potes, indique Eddie.
– Tout à fait, renchérit Jimmy.
– Comme vous voulez. »
Michael s’éloigne du trio et va s’installer à une table plus loin. A ce moment, Rémi se retourne pour faire face à sa tasse.
« C’est dingue. A chaque fois que l’on veut être tranquille, il faut que l’un de ces blaireaux vienne nous faire chier.
– Ne t’énerve pas Rémi. Si Michael nous cherche des embrouilles, on saura se défendre.
– Je suis d’accord avec toi Jimmy même si ce n’est pas ça qui m’inquiète.
– Ha bon ?
– Oui et d’ailleurs, je me demande s’il est au courant au sujet de Jason ?
– A propos de son single ? Interroge le petit blondinet.
– Oui.
– A mon avis, la réponse est positive. N’oublie pas que le supermarché du coin propose son titre.
– C’est vrai. »
Rémi commence à se faire de plus en plus de soucis me concernant. Jimmy le remarque et décide de venir à son aide en lui proposant une idée.
« Ecoute, on fini nos cafés et on se casse d’ici afin de ne plus voir sa gueule de raie.
– Bonne idée. » Accepte Rémi.
Chacun attrape sa tasse et s’empresse de finir son contenu. Lorsque les boissons sont consommées dans leur intégralité, Rémi se dévoue pour aller régler la note. Aussitôt après, les trois garçons se dirigent vers la sortie du café.
Lieu : Café de la ville – Devanture.
Dès que le trio est dehors, Jimmy prend la parole.
« Allons dans le parc pour nous y enfoncer. Ainsi, Michael ne pourra pas nous retrouver s’il a l’intention de nous chercher des embrouilles. »
Lieu : Mon appartement – hall d’entrée.
Je me tiens actuellement sur le pas de la porte. Devant moi, Nicolas et Sylvain. Avant de partir, le premier me fait une demande.
« Jason, tu crois que je pourrais revenir te voir dans la journée ?
– Bien sûr. Tu sais que ma porte est toujours ouverte pour toi.
– Merci. »
Les deux garçons quittent mon palier pour descendre l’escalier qui mène au hall d’entrée de l’immeuble dans lequel je réside. De mon côté, je m’empresse de fermer la porte dans le but de m’isoler. Une fois seul, je peux débuter ma mission.
« Elias. »
Suite à la prononciation de son prénom, le fantôme se montre face à mon regard.
« Salut Jason, que puis-je faire pour toi ?
– J’ai une petite mission à mener et je vais avoir besoin de ton aide.
– Je t’écoute.
– Voilà. Nicolas est venu me trouver en m’expliquant que son père a beaucoup changé point de vue comportement. Suite à ce qu’il m’a dit, je pense que son paternel est possédé par le fantôme de son propre frère.
– Je vois. Je vais m’y rendre pendant quelques minutes afin de faire le point sur la situation.
– Merci Elias. »
Elias disparaît pour mener son enquête.
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