La Déesse poursuivit sa route, laissant les souvenirs filer avec amertume. Elle finit par tomber sur le Parlement, un bâtiment qui lui était jusqu’alors inconnu. Remarquant que la foule attendait quelque chose, elle décida de patienter avec eux. Quelques minutes plus tard, des hommes en uniforme défilèrent. Trompettes et tambours se mêlèrent au son des chaussures qui tapaient le sol. La foule irrespectueuse commença à pousser et à tomber sur la route brandissant un petit objet coincé dans leur main. Athéna se demanda pourquoi ces gens ne se contentaient pas de profiter de ce moment entrainant et cérémonieux. Puis, elle comprit. Il fixait l’instant à l’aide de leur matériel. La Déesse secoua la tête et continua à avancer vers son objectif. Les humains n’ont t-ils plu de respect pour eux même ? pensa-t-elle.
Une ruelle se dessina et la fille de Zeus s’engagea. Le sentier pavé déboucha sur un bâtiment différent des autres. La pierre grisonnante lui donnait un aspect ancien. Il semblait comme étouffer entre les bâtiments qui l’entouraient. Sur son sommet en coupole, une croix s’érigeait vers le ciel. Athéna s’intrigua de l’aura étrange qui en émanait.
La porte ouverte l’invita à entrer. Les murs et plafonds se recouvraient de peinture représentant des personnages religieux. Les traits simples et épurés laissaient place à des couleurs vives. Quelques chandelles allumées, des gens agenouillés devant une croix, le plafond recouvert de visage, ces formes arrondies. Que représentait ce signe inventé ? Les Dieux ne sont plus, les fidèles ont disparus. Non, ce n’est pas possible, je suis là. Je suis là, pensa-t-elle.
Puis, elle comprit. Ils vénèrent d’autres Dieux, pensa-t-elle. La colère l’envahit, elle eut soudain envie d’abattre la foudre de l’égide sur ces parias. Elle tenta de se calmer. Pouvait-elle punir des hommes qui vivaient jusque là sans Dieu ?
La Déesse se reprit et proclama d’une voix forte et puissante au centre de l’église :
— Athéniens ! Que faites-vous ? Avez-vous oublié vos Dieux ? Zeus le grand puissant ? Ne craigniez vous pas les juges des Enfers ?
Tous cessèrent leurs prières, les touristes de passage se retournèrent sans comprendre.
Un homme lança :
— Êtes-vous folle ? Ici règne le calme et la paix Madame.
Elle sortit du monument avec de multiples questions dans la tête. Cependant, elle n’était pas au bout de ses émotions. Quelques pas plus loin, ce qui restait du Parthénon s’érigeait vers le ciel.
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