Davos:
« Internet, sa vous parle? Réfléchissez bien,sa va revenir. Pour moi c’était l’essence de l’ancien temps. Des images étaient postées,peu en importait la nature et tout le monde hurlait « Fake! ». Pas la peine de penser,juste de réagir et derrière ça, une vérité absolue:rien ne pouvait nous choquer. Rien n’était réel, parce que rien ne nous affectait. Ni les guerres,ni les assassinats,ni la planète qui crachait du sang et agonisait. On absorbait ou on ignorait,c’est tout. Et le monde semblait s’en sortir avec ça,peu importe que la plupart de la population crevait de faim,ou se trouvait au chômage. Tout ce qui comptais c’était le divertissement:les gens se croyaient a la page parce qu’ils suivaient la télé réalité ou d’autres coquilles vides sans intérêt. Tout ça c’était l’opium du peuple,on absorbait ou on ignorait. Peu importe le pouvoir en place et son idéologie politique, on nous maintenait dans notre petit confort,dans notre petit monde bien fermé sur lui même. Le peuple ne sort dans les rues que lorsqu’ils n’a plus rien a perdre,en leur laissant le « minimum syndical », les riches s’assurent que personne n’osera protester. Cette règle,les riches l’ont compris,les autres non. Tout ça faisait partie de cette dictature du contrôle de la pensée déguisée en démocratie. A ceux qui me liront, ne vous laisser pas berner par toute ces constitutions, ces « droits de l’Homme » et autre mécanisme de contrôle;il n’y a que deux seules règles qui existent:l’argent pour les riches, et la violence pour les pauvres qui,d’ailleurs,a tendance a être envisager comme solution viable.L’argent justement… Quand on en a,on est au dessus des lois,quand on en a pas, on lèche les miettes laisser par ceux qui en ont.A votre avis,qui fais les lois? Celui qui vit dans la rue sans le sou, ou celui qui possède l’argent et l’influence gagné grâce à d’innombrables pots de vin?Si vous n’êtes pas d’accord,comment expliquer le fait que certain politicien,malgré leurs innombrables problèmes juridiques,soit encore en liberté et puisse se pavaner a la télévision devants des millions de spectateurs béats d’admiration devants ces soi-disant « sauveur de l’économie »? La justice n’est pas aveugle,elle a de la merde jusques cou et des billets plein les poches. Alors réveiller vous! »
C’est sur ces lignes que Davos acheva la lecture du journal intime de son grand père.Ce dernier avait vécu la période la plus cruciale de l’Histoire:l’apogée puis le déclin de cette société embourbée dans un consumérisme aveugle et dévorant. »Le monde n’est q’un chaos systématique » répétait’il a qui voulait bien l’entendre, »toute chose,qu’elle qu’elle soit est vouée a la décrépitude,puis vient le chaos ou l’argent n’a plus sa place et la loi du plus fort redéfinie la hiérarchie du monde.De ce chaos naît une nouvelle civilisation qui a son tour s’embourbera dans sa propre merde ».Mais la pensée que son fils était dans les mains de ces monstres lui retournait l’estomac et lui fit oublier ses souvenirs.Il repensait au bruit de mâchoires sectionnant la chair et les tendons, les corps disloqués et les gémissements si pathétique et ridicule de la fillette que même lui eu un sourire de dérision. Il imagina Brian,mon Brian, dans la fosse avec les molosses a ses trousses. Il ne peut s’empêcher d’imaginer la chair de sa chair dévorée à même le sol de l’arène,le sang se mélangeant à la terre créant une matière telle du sable mouillé. Ou avais-je la tète? J’ai abandonné mon fils au profit de deux gamins que je ne connais même pas. Ils étaient condamnés de toute façon. J’ai été trop impulsif,imbécile. Sa ne te regardais pas,songea t’il.
-Monsieur j’ai faim,se plaignit Sarah.
-Chut,pas trop fort,nous ne somme pas tout seul,et appelle moi Davos,chuchota t’il.
Ils auraient pu continuer mais c’était plus simple de rester là,a la bordure de l’autoroute 911 dans les vieux wagons de train abandonnées sentant la sueur et le renfermé. Cela faisait 2 jours qu’ils avaient fait halte ici après une fuite éreintante de Ville Smog. C’était,en attendant, moins risqué de rester là,parmi les pauvres gens et les bohèmes: des gens suffisamment familiers pour se saluer,mais pas plus. Les yeux mi-clos,au plus proche de l’anonymat.
-« Reste avec moi » susurra une vielle femme a son mari , »non,non,pitié… »
Lorsque ces lamentations devenaient un peu trop gênantes en ces temps de trouble,Davos s’approcha: »Que lui est-il arrivé? »
-Il…il était de garde et un…un nomade des marais lui a décoché une flèche.C’était juste une égratignure mais…
Inutile d’en dire plus,Davos connaissait les manières de ce peuple sauvages qu’on nommait « nomades des marais ». Charognard et cannibale,c’est dernier,ancien exilés de ville Smog, avaient coutume d’enduire leurs flèches de merde,de poison,et de bien pire encore. Il n’y avait pas pire châtiment que ce qu’endurait le vieillard. Il pourrissait littéralement de l’intérieur. Sous le peu de fourrures,il était nu et fiévreux,sa chair pale et bouffie couverte de plaies purulentes et de croûtes.Le cou était engorgé de sang et palpitait a un rythme irrégulier. Un oeil pleurait du pus et une odeur de vomi séché se dégageait de sa barbe.
Il est inutile de garder cette chose plus longtemps.
-« Il faut l’achever,il est gorgé de pus »annonça Davos.
-« Oh non,non, il va bien. J’ai prier le bon Dieu,il me le ramènera » ,pleurnicha la vieille.
Si il existe,il doit avoir un sacré sens de l’humour.
-« Laisser moi faire »,annonça t’il. Il tira le poignard de son fourreau.
La vieille lui attrapa le bras de ses doigts fripés: »vous ne pouvez pas,vous ne pouvez pas, Dieu condamne le meurtre,vous ne pouvez… » Le gamin que Davos avait sauvé,prénommé Ralf,prit la vieille entre ces bras. Cette dernière s’écroula sur son chemisier dans un flot de larme et de morve. Elle commença a prier entre deux sanglots: »Notre père qui es au Cieux,que ton nom soit sanctifié que ton règne vienne…
Davos approcha la lame de la gorge du mourant.
« …Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.…
Ce dernier,plus mort que vivant,chercha la main de sa compagne,en vain.
« …Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Lorsque Davos appliqua le fil de la lame sur la gorge boursouflée de la créature sur la litière,la peau se fendit,telle du papier mouillé,dans un flot de sang noir et de pus jaune. Le vieillard fut prit d’un violent spasme se vidant par tous ses orifices, puis reposa immobile,enfin en paix.Davos quitta le refuge avec les deux gamins derrière lui. Un ignoble remugle emplit la pièce alors que la nouvelle veuve finissant sa prière:
« …Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre nous du mal.
Amen. »

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