Lorsque Yolande, Liane et Maria arrivent à l’église grâce à l’alerte donnée par Renée, celle qui accompagnait l’homme tout à l’heure, aucune ne s’attendait à voir un tel spectacle. Lara est allongée à plat ventre sur le sol et un saï lui traverse l’abdomen. Du sang a commencé à se répandre autour d’elle et pendant ce temps, Joris se tient debout devant la statue de la déesse. Il est embêté mais si ce dernier ne s’était pas défendu, Lara ne l’aurait pas loupé. Alors que les autres entrent dans le bâtiment religieux pour entourer leur amie, Joris aimerait bien disparaître.
– Je suis désolé de ce qui s’est passé, commence-t-il. Elle s’est jetée sur moi après que j’ai récité une formule.
– Quelle formule ? Lui demande Yolande.
Joris lève sa main droite pour présenter le parchemin qu’il tient. Curieuse, l’organisatrice prend le papier ancien et le déroule aussitôt pour lire son contenu. Toutefois, l’alphabet utilisé lui est incompréhensible et il ne lui faut pas longtemps pour redonner le parchemin à son destinataire.
– Il y a quoi d’écrit dessus ?
– « Si mon existence devant apparaître aux yeux de tous, que la tranquillité survienne au moment propice », répond Joris.
– Il ne faut pas être sorcier pour comprendre que tu as jeté un sort, lui dit Liane.
– Un sort de quoi ?
– Sûrement de révélation.
Liane pose ses doigts sur le manche du saï afin de l’extraire du dos de Lara mais l’arme ne veut pas bouger. Elle comprend que la seule personne qui peut le déloger n’est autre que son propriétaire : Joris. D’ailleurs, comment a-t-il fait pour lui mettre alors que celle qui se trouve au sol est douée au combat ?
– Comment as-tu fait pour la mettre hors d’état de nuire ?
– J’en avais marre de me prendre des coups et lorsque j’étais à deux doigts d’y passer, j’ai songé à me défendre. A ce moment, l’une de mes armes s’est volatilisée et s’est plantée directement dans son ventre.
– Donc, tu peux commander mentalement. Peux-tu lui retirer s’il te plait ?
– Je veux bien essayer mais je ne te promets rien.
Joris se montre silencieux et se concentre sur son arme. Pendant les premières minutes, le saï ne bouge pas et ce manque de réaction exaspère son propriétaire. En s’énervant, le jeune homme prononce une dernière volonté et cette fois, l’arme se retire du dos de Lara afin de se glisser sous la ceinture de Joris.
– Merci, lui dit Liane avant de prendre son amie dans ses bras.
– Excuse-nous protecteur mais nous devons amener Lara à la clinique pour qu’elle puisse y recevoir des soins, lui dit Maria.
– Aucun souci mais j’imagine que j’aurais une sanction suite à ce qui s’est passé, n’est-ce pas ?
– Du tout, lui répond Renée.
73