Nicolàs attendit quelques secondes puis se leva et se campa en face de l’inconnu.
–Qui êtes-vous ? Demanda-t-il.
L’inconnu recula, l’air apeuré.
–Ne me tuait pas je vous en prie, je ne vous veux aucun mal !
–N’ayez aucune crainte, je n’en ai pas l’intention, vous m’avez surpris c’est tout. Je peux faire quelque chose pour vous ?
–Je ne sais pas, je désirerais me rendre dans la ville de Jalarin. Malheureusement, je me suis perdu dans cette forêt et n’arrive plus à trouver mon chemin, peut-être pourriez-vous me l’indiquer ?
–J’ai bien peur de ne pas pouvoir faire grand-chose pour vous. Je suis moi-même également perdu. Mais si cela vous convient, vous pouvez passer la nuit ici et demain nous essayerons de trouver notre chemin ensemble. Et sûrement qu’une fois sorti de cette forêt, vous trouverez quelqu’un qui pourra vous indiquez votre chemin.
–Oui, sûrement.
–Vous m’avez l’air affamé, puis-je vous offrir quelque chose à manger ?
–Non merci, répondit l’inconnu, je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse.
–Ne vous en faîtes pas, il me reste un peu de mon repas de ce midi, c’est un plaisir pour moi que de vous l’offrir.
–Merci beaucoup.
Nicolàs prit son sac et chercha dedans les restes de son lapin. Pendant ce temps, l’inconnu s’assit à même le sol
–Je ne connais même pas votre nom, dit Nicolàs.
–Je m’appelle Peter. Et vous ?
–Nicolàs. Vous venez de quelle ville ?
— De Jasra, répondit Peter.
–Jasra ? Mais c’est au nord du pays, vous êtes venu jusqu’ici à pied ?
–Malheureusement, c’est le seul choix que j’ai eu.
–Ah bon ?
–Comment dire… J’ai assisté à des événements qui m’ont forcé à fuir…
Nicolàs trouva enfin la part de lapin qu’il cherchait dans son sac. Il le prit et la tendit à Peter.
–Par contre, il vous faudra le faire chauffer, dit-il.
–Il n’est pas cru ? Demanda Peter.
–Non, juste froid.
–Alors ne vous en faîtes pas, je vais le manger comme ça.
Peter commença à mordre à pleine dents dans son bout de lapin.
–Et vous, d’où venez-vous ? Demanda-t-il entre deux bouchées.
–D’un petit village qui s’appelle Merlitt et qui se trouve au sud de cette forêt.
–Et comment vous êtes-vous retrouvé ici ? demanda Peter.
–Tout comme vous, des événements m’ont contraint à fuir mon village.
Nicolàs observa Peter finir son morceau de viande et en jeter les os à côté de lui.
–Et si vous me racontiez votre histoire ? Ensuite, je vous raconterai la mienne, avança Nicolàs.
Peter détourna la tête. Ses yeux s’humidifièrent et son regard s’assombrit. Apparemment, ses « événements » l’avaient marqués. Au bout de quelques secondes, il commença enfin son récit.
–Cela a débuté un soir il y a un peu plus d’un mois, dans ma ville de Jasra. Je venais tout juste de devenir père d’un adorable petit garçon, donc autant vous dire que j’étais vraiment sur mon petit nuage, au sommet du bonheur et du bien-être. Tout allais vraiment bien, j’aimais ma femme qui me le rendait bien. Nous avions même pour projet de faire un deuxième enfant, que demandez de plus ? Mais ce fameux soir, tout bascula. En sortant de mon travail de bibliothécaire, je me suis arrêté chez un bijoutier pour faire une surprise à ma femme Kathleen en lui achetant un collier. Je m’imaginais déjà là tête qu’elle ferait, ses yeux illuminés de bonheur, elle aurait été tellement contente ! Une fois le collier en poche, je me pressais donc de rentrer pour profiter de mon fils et de ma femme. Pourtant, ce qui m’attendait était bien loin de tout ce que je m’étais imaginé, ma femme… Mon fils…
Peter éclata en sanglots et eu du mal à continuer. Au bout de quelques secondes, il se frotta les yeux humides de larmes et continua son récit, le regard rivé au sol.
–Ils avaient tous les deux étaient égorgés… Comment peut-on faire une chose pareille ? Égorgés une femme et un enfant, c’est horrible ! Mon fils n’avait que 1 mois, quel genre d’homme peut commettre des atrocités pareilles ? (Peter refoula une nouvelle montée de larmes et continua) Je n’eus pas le temps de m’appesantir sur mon sort que des soldats sont arrivés et m’ont accusé du meurtre de ma femme et de mon fils !! C’étaient plus que je ne pouvais en supporter, je me suis donc engouffré dans une brèche laissé par les soldats et je me suis enfui de cette ville. Pendant un mois entier, je suis descendu vers le sud en direction de la capitale. Puis je me suis souvenu qu’un jour mon père avait évoqué des cousins habitants à Jalarin et décida donc de m’y rendre. Heureusement, mon signalement n’avait pas encore été donné, ainsi je pus m’arrêter dans des auberges pour dormir. Hier, je suis rentré dans cette forêt et me suis laissé surprendre par la nuit. J’ai donc déambuler pour trouver une issue mais sans succès.
Peter releva la tête, les yeux rougis par les larmes. Il regarda Nicolàs et remarqua que celui-ci était tout pâle et tremblait de la tête aux pieds.
–Vous allez bien ? Demanda Peter.
–C’est juste que…J’ai… J’ai vécu exactement la même chose que vous… Il y a deux jours, j’ai vu mon meilleur ami se faire égorger sous mes yeux. Hier, je me suis donc naturellement rendu chez ses parents pour leur apprendre la nouvelle mais quand je suis arrivé… Ils étaient déjà morts pendu par les pieds et, avant même que je ne puisse réagir, comme vous, des soldats sont arrivés et m’ont accusés du meurtre. N’ayant pas d’autres solutions, je me suis enfuis et me suis retrouvé dans cette forêt.
–Vous savez donc ce que cela fait quand on a des proches qui se font tuer, c’est tellement horrible.
–Oui, et j’espère ne plus jamais revivre cela. Cependant, je trouve cela bizarre que nous ayons tous les deux subi exactement la même chose, et ce à quelques semaines d’intervalle seulement. Combien d’autres encore ont subi le même malheur?
–Je ne sais pas, mais tout comme vous je peine à croire que ce ne soit qu’une simple coïncidence.
–Ce qui est sûr, c’est que certains ont dû se faire attraper, dit Nicolàs.
–Oui sûrement, mais dans ce cas, où ont-ils donc été amenés ?
–Je n’en ai vraiment aucune idée, et je ne préfère pas le savoir. (Nicolàs se leva) Nous y réfléchirons demain, pour l’instant nous ferions mieux de nous coucher, il se fait tard.
Peter se pencha et sortit de son sac deux couvertures.
–Tenez, des aubergistes m’ont donné ce sac et ces deux couvertures, dit-il en lui en tendant une.
–Merci beaucoup, dit Nicolàs.
–Y aurait-il un point d’eau dans les environs ?
–Oui, il y a une rivière à l’est du camp.
Peter partit en direction de la rivière. Nicolàs en profita pour préparer un lit de feuilles pour son nouveau compagnon d’infortune.
Après quelques minutes, Peter revint et les deux jeunes gens se mirent au lit.
Ils venaient tout juste de s’endormir quand une personne s’approcha du camp. L’inconnu s’approcha de Nicolàs et mis sa main sur la sienne. Nicolàs se réveilla, s’assit et regarda la personne dans les yeux. Ce contact visuel dura quelques secondes, jusqu’à que Nicolàs trouva enfin le courage de parler.
–Je peux faire quelques choses pour vous ? Demanda-t-il.
–Je recherche quelqu’un et il faut impérativement que je la trouve, dit l’inconnue, mais elle n’est apparemment pas ici. Je suis sincèrement désolée de vous avoir dérangé.
Sur ces mots, l’inconnue se releva et s’apprêta à continuer son chemin. Nicolàs se leva à son tour.
–Passez au moins la nuit ici, l’interpella-t-il, il est dangereux d’arpenter cette forêt à cette heure-ci, des bêtes sauvages rôdent en recherche de proie potentielles, vous risquez d’y perdre la vie.
L’inconnue se retourna vers lui. Elle n’était pas très âgée, la vingtaine à peine passée.
–Si ce n’est que ça, cela m’arrangerait…
En disant ces mots, les yeux de la jeune femme s’étaient perdus dans le vide. A la lueur des flammes, Nicolàs y remarqua un effroyable désespoir. Qu’avait-elle enduré pour en arriver là ? Il n’osait même pas imaginer.
–Non, vous n’avez pas tout perdu, il vous reste la vie.
–Oui, mais pour combien de temps encore ? Rétorqua-t-elle.
–Tant que vous la défendrez, dit-il, je ne sais pas ce qui vous est arrivé, mais je vois la détresse dans vos yeux, ne la laissez pas vous submerger et gardez votre dignité jusqu’au bout.
–Je n’ai plus la force de me battre, il faut absolument que je retrouve cette personne que je recherche. C’est vital, sinon je ne pourrai plus lutter.
–Si, tant que vous vivrez, vous pourrez toujours vous battre, c’est une question de volonté. Restez ici pour la nuit et demain vous y verrai peut-être plus clair et vous pourrez aller retrouver la personne que vous recherchez, dit Nicolàs.
Une petite lueur dorée passa dans les yeux de la jeune femme. Sûrement un reflet du feu. Celle-ci acquiesça sans conviction et il lui indiqua le matelas de feuille sur lequel il s’était endormi. Elle s’y dirigea et s’y allongea. Par miracle, Peter ne s’était pas réveillé. Nicolàs soupira, lui par contre, n’arriverait sûrement pas à se rendormir. Du coin de l’œil, il vit un petit rocher où il pourrait s’asseoir et aurait ainsi une vue plongeante sur le camp pour veiller sur ses nouveaux compagnons.
Il ne fallut pas longtemps avant que les événements de la journée ne lui reviennent à l’esprit. A présent il en était sûr, il avait été piégé, il ne lui restait plus qu’à découvrir par qui et pourquoi ? Pourquoi lui et pas un autre ? Il n’en savait rien mais était bien décidé à trouver le fin mot de cette sombre histoire. Cela serait désormais son seul et unique but jusqu’à qu’il découvre la vérité, ou qu’il meure.
Et que dire de cette « vision » qu’il avait eu dans la ruelle, c’était la première fois que cela lui arrivait et cela l’avait profondément troublé, et s’il était doté de quelconques pouvoirs sans le savoir ? Qu’importe les raisons pour laquelle il avait eu cette vision, il avait l’impression que le sort s’acharnait vraiment contre lui. Certes dans sa vie il avait commis des erreurs, mais à sa connaissance, aucune n’était assez grave pour mériter un tel châtiment et il priait pour ne jamais revivre de telles sensations.
Insensiblement, il se mit à repenser à son père. Lui, aurait sûrement su quoi faire dans cette situation, il avait toujours été un modèle pour son fils. Depuis la mort de sa mère, son père s’était démené pour lui offrir un certain confort de vie. Cela n’avait pas été facile tous les jours mais les deux hommes s’étaient soutenus mutuellement. Son père était mort depuis déjà trois mois mais Nicolàs avait l’impression que cela s’était passé hier. Durant son alitement forcé, son père avait énormément souffert. La maladie l’avait vidé de ses forces et enlevé toutes joie de vivre du visage de son père.
Aucun médecin n’avait pu diagnostiquer son mal. Chaque jour qui passait, il perdait toujours plus de peau. Au sommet de la maladie, juste avant sa mort, on pouvait même apercevoir des bouts d’os sur certains endroits. Jusque là, personne n’avait jamais vu de tel symptômes sur quelqu’un, si bien qu’il avait été impossible de sauver son paternel. Après un an de souffrance, la mort était finalement venu abréger son calvaire. Pendant cette période, Nicolàs avait chaque jour était présent à son chevet, priant les esprits pour que son père arrête de souffrir. En un sens, ils l’avaient écouté, mais pas dans le sens qu’il l’avait souhaité. Depuis, il se sentait atrocement seul, il n’avait ni sœur, ni frère et il n’avait jamais connu sa mère, qui était morte en le mettant au monde.
Nicolàs soupira de frustration, qu’il était rageant de subir sans savoir que faire! Il regarda ses compagnons avec tristesse. Comme lui, ils avait tous les deux l’air totalement désespérés. La détresse dans les yeux de la jeune femme lui avait donné des frissons. Il ne connaissait pas son histoire mais il avait deviné sans peine que ce qu’elle avait vécu était terrifiant.
Il prit alors une décision. Dès le lendemain, il l’aiderait à trouver la personne qu’elle recherchait puis il se rendrait à Jalarin avec Peter qui, lui aussi avait une histoire bouleversante. Nicolàs imaginait la douleur que l’on pouvait ressentir quand on perdait sa femme et son enfant. Cela devait être pareil que lorsqu’on perdait son père et son meilleur ami…
Ce furent les premières lueurs du soleil qui le sortirent de ses pensées. Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’il était perché sur ce rocher.
Sur le camp, Peter commença à remuer puis s’assit, se frotta les yeux et se leva doucement. Nicolàs sauta de son rocher et rejoignit son compagnon d’infortune.
–Bonjour, dit-il.
Peter regarda tour à tour Nicolàs et le matelas de feuille où dormait la jeune femme, le dos tourné vers eux, puis se retourna vers lui, l’air interrogateur.
–Qui est-ce ? Demanda-t-il.
–Hier soir, juste après que l’on se soit endormis, elle est arrivée sur le camp. A ce qu’elle dit, elle recherche une personne, je lui ai donc proposé de passer la nuit ici.
A côté d’eux, la jeune femme se réveilla et les regarda avec des yeux encore lourds de sommeil. Au bout de quelques secondes, elle se leva et se campa devant eux.
Soudainement, Peter se fendit d’une révérence parfaite — quoiqu’un peu accentué.
–Ma Dame, dit-il, c’est un honneur que de vous rencontrer.
Nicolàs le regarda l’air éberlué. Pourquoi donc l’appelait-il Ma Dame ? Il regarda tour à tour Peter puis la jeune femme puis décida d’imiter son compagnon et mis un genou à terre.
–Relevez-vous je vous prie, ce n’est pas le moment pour un quelconque protocole, leur dit-elle.
Quand ils furent debout, Nicolàs chercha Peter du regard pour exiger des explications.
–Voyons Nicolàs, ne me dites pas que vous ne la connaissait pas ?
–Je dois bien avouer que non. Apparemment, c’est quelqu’un d’important, mais à ma courte honte, je ne la connais pas, avoua-t-il.
— Je crois que des présentations s’impose alors. Nicolàs, je vous présente Erika, princesse de Mirindin et donc sœur du futur roi.
Nicolàs rougit de honte et s’aplatit en excuse.
–Je vous prie de m’excuser Ma Dame, je ne savais pas.
–Ne vous en faites pas, cela fait bien longtemps que je ne m’embarrasse plus de cela.
–Et dire que je vous ai fait dormir sur un lit de feuille ! S’exclama-t-il, la nuit vous a-t-elle été bénéfique au moins ?
— Elle aura été bénéfique quand j’aurais retrouvé la personne que je recherche. Il faut d’ailleurs que je me remette en route sans plus tarder. Merci de ce que vous avait fait pour moi, je ne l’oublierais pas. Cela peut vous paraître dérisoire, mais m’avoir offert un lit – ne serait-ce qu’un matelas de feuille – me touche profondément, mais je dois malheureusement vous quitter. J’espère que l’on se reverra très vite.
Sur ces mots la princesse se détourna et commença à s’éloigner.
–Attendez, dit Nicolàs.
La jeune femme s’arrêta et se retourna.
–On va vous accompagner et on vous aidera à trouver la personne que vous recherchez.
–Non merci, je ne voudrais pas vous détournez de votre chemin, répondit-elle.
–Nous n’avons pas de « chemin », nous avons tous les deux étaient contraint de fuir notre ville.
–Pourquoi donc ? Demanda la Princesse.
–C’est une longue histoire…
Peter le tira par la manche et l’amena un peu à l’écart.
–Vous m’aviez promis de m’aider à trouver le chemin vers Jalarin, et maintenant vous décidez autre chose?
–Justement, j’ai bien réfléchi. Étant la princesse, elle doit sûrement connaître la route que l’on recherche, dès qu’on l’aura aidé à trouver cette personne, nous lui demanderons, avança-t-il.
–Vous en êtes sûr ? Demanda Peter, imaginez que l’on ne trouve pas cette personne, on aura alors perdu du temps inutilement.
–Je vous promets que si dans trois jours, nous ne l’avons toujours pas trouvé, nous nous mettrons alors en route.
— D’accord, dit Peter.
Les deux jeunes hommes se rapprochèrent de la princesse et s’arrêtèrent à quelques pas d’elle.
–Nous venons avec vous princesse, annonça Nicolàs, et on trouvera la personne que vous recherchez. Laissez-nous juste le temps de lever le camp et nous serons prêts à partir.
Ils se mirent immédiatement à l’ouvrage et en l’espace de quelques minutes, le camp fut entièrement plié si bien qu’à présent, on ne distinguait quasiment aucune trace de leur passage.
–Alors, vers où allons-nous? Demanda Nicolàs.
–Nous devons suivre la rivière vers l’est, nous devrions la trouver en lisière de forêt. Enfin, normalement…
Sur ces mots, les trois jeunes compagnons se mirent en route. Pendant le voyage, aucun d’eux ne desserra les lèvres. Au bout d’une demi-heure, Nicolàs, qui avait pris la tête, se tourna vers Erika.
— Au fait, vous ne nous avez même pas dit comment s’appelle cette personne ? Demanda-t-il.
La princesse ne répondit pas tout de suite.
–Maîtresse Gaïa , dit-elle finalement, elle s’appelle Gaïa…

Quand ils débarquèrent dans son camp improvisé, la femme cria de surprise. Autour d’elle se massait une dizaine de soldats. L’un d’eux s’avança et lui prit brusquement le bras et commença à la traîner. Voyant qu’elle se débattait, un deuxième soldat vint lui prendre son second bras.
–Lâchez-moi!! Cria-t-elle tout en se débattant de plus en plus fort, même si elle savait pertinemment que c’était peine perdu.
–Laissez-vous faire et tout se passera bien, résistez et vous en subirez les conséquences, dit un soldat.
–Mais où m’amenez-vous ?
–A ton avis ma belle? Au palais bien sûr, lui répondit le soldat qui lui tenait le bras droit.
La prisonnière se mura alors dans un silence qu’elle se promit de ne pas rompre jusqu’à qu’elle soit libérée… Ou tuée.

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