Valferden comptait en tout trois continent, Mohart, Saladar et Tamaril, dont seul ce dernier était habité et habitable. Des événements inexplicable avait fait que depuis plusieurs millénaires, Mohart et Saladar était totalement dévastés. Aucun historien ne pouvait donner d’explication à ce phénomène et les livres ne mentionnait jamais cette partie de l’histoire. Au cours des derniers siècles, plusieurs expéditions avait été mené par des historiens, mais aucune d’entre elles n’étaient jamais revenus et les gens avait perdus l’espoir d’enfin savoir ce qui se trouvait sur ces deux mystérieux continents.
Tamaril, quant à lui, était composé de neuf contrées, parmi lesquels Mirindin, une des contrées les plus puissante et influente du continent.
Le pays de Mirindin se situait au Sud-Ouest de Tamaril. La mer le bordait sur ses flancs Sud et Ouest. Au Nord, on trouvait une zone inhabitable. Là aussi, les historiens n’avaient aucune explications à donner, mise à part que cela devait certainement avoir un lien avec ce qui était arrivé a Mohart et Saladar. A l’Est de Mirindin, la contrée de Calarr était son seul pays voisin.
Mirindin était lui-même divisé en neuf comtés avec une grande ville chacune. Chacune des villes qui donnait son nom à son comté. La région de Haldrin, capitale du pays, se situer au centre. Au Nord, on trouvait les deux régionsde Jasra et Polte. À l’Est, trois autre régions, Zeddir, Jalarin et Folt. Au Sud-Ouest, situés dans une petite péninsule, on trouvait les deux régions de Telmar et Molur. Au sud la région de Silar et enfin à l’ouest la région de Ryhfe.
Les neuf régions étaient chacune dirigé par un comte et chaque comté avait sa propre juridiction. Pendant qu’à Jasra la pendaison était autorisé, elle n’était pas toléré dans le comté de Telmar. Cependant, quand une personne était déclarée ennemi public, elle était immédiatement rapatrié dans la capitale et ce, qu’elle est était attrapé à Jalarin, Polte ou bien Silar.
Bien qu’étant un puissant pays, Mirindin n’était pas auto-suffisant et importait énormément de marchandises. Sa grandeur venait du fait qu’elle possédait une des armées les plus imposante et les plus expérimentées de tout le continent, ce qui faisait qu’elle était craint par les autres pays et à juste titre. Elle avait prouvé maintes fois par le passé qu’il fallait réfléchir à deux fois avant de l’attaquer.
Mais depuis quelques mois, le pays avait perdu de sa splendeur et commencé à sombrer dans les ténèbres. Au cours des six derniers mois, le pays avait été touché par deux tragédies. Tout d’abord la mort du roi Joram IV, et plus récemment la mort de l’héritier légitime du trône, Julian…
Le cortège qui escortait le cercueil avançait doucement dans les couloirs du palais. Il n’y avait qu’une vingtaine de personnes présentes, et aucun membre de la famille. A vrai dire, mis à part Erika, Julian n’avait que quelques oncles et tantes qu’il n’avait pas vus depuis des années. Le cortège funéraire était accompagné par le tintement des cloches qui sonnait trois fois toutes les minutes pour signifier au peuple que les funérailles étaient en cours. Quand ces cloches s’arrêtaient, cela voulait dire que le roi était enterré et que le palais était de nouveau ouvert au public. Une autre des coutumes funéraires de Mirindin était que toutes les personnes venant assisté à la cérémonie devaient s’habiller en blanc, le noir –disait-on – attirait les mauvais esprits et troublait le passage de l’âme du défunt dans le Royaume-Sans-Nom.
La suite funéraire arriva enfin devant les portes de la chapelle royale qui se trouvait au Nord du palais. Les deux soldats en tête de file ouvrirent les portes pour permettre au cercueil de passer puis les refermèrent sans bruit une fois que tout le monde était entré.
La vingtaine de personnes prirent place sur les bancs de bois de la chapelle et regardèrent avec attention les soldats soulever le cercueil puis le placer sur l’autel central. Il se passa plusieurs minutes interminables avant que le prêtre ne fasse son apparition et vienne se placer dos au cercueil et face à la foule.
–C’est un bien triste jour pour notre pays, énonça-t-il d’une voix emplie de tristesse, le peuple vient de perdre son guide. Julian était pour beaucoup d’entre nous une personne pleine de sagesse et empreinte de générosité.
Il s’arrêta quelques secondes puis reprit :
–Il n’était peut-être pas encore roi, mais dans nos cœurs il était déjà plus grand que nombre de ses prédécesseurs. Aujourd’hui, nous lui devons un devoir de mémoire. Certes il n’est plus avec nous physiquement, mais nous nous devons de nous souvenirs à chaque secondes de notre existence les enseignements qu’il nous a prodigués. Chacun de nos actes ne devront être dictés que par notre amour pour notre défunt souverain. Nous nous devons de continuer son œuvre, œuvre pour laquelle il s’est battu toute sa vie dans l’espoir de voir un monde plus juste et plus sûr.
Le prêtre fit signe à un des soldats présent de venir le rejoindre.
–Les soldats de se palais, dit-il tout en mettant sa main sur l’épaule du soldat, sont les garants de la mémoire de Julian. Ils seront là pour s’assurer que personne ne vienne la salir par des propos injurieux ou diffamatoire ! Messieurs, Mesdames, en raison de votre devoir, je vous invite à signaler aux soldats tout blasphèmes dont vous serait les témoins afin que la justice de notre pays punissent ces mécréants comme il se doit. Mais surtout n’oubliez pas : Julian était un homme bon et juste. Maintenant, je vais accompagner son âme au cours de son voyage vers le Royaume-Sans-Nom.
Le prêtre se tourna vers l’autel et commença à réciter des incantations dans une langue ancienne. Il psalmodia ainsi pendant près d’une heure puis, quand il eut enfin finit, se tourna vers l’assemblée.
–Julian repose désormais en paix avec ses ancêtres dans le Royaume-Sans-Nom, mes chers fidèles. Vous pouvez maintenant partir. Mais surtout, prêchez la bonne parole dès que vous le pouvez.
Quand tout le monde fut partit, les soldats emportèrent le cercueil de Julian dans le caveau familial et le placèrent juste à côté de son père Joram IV, puis sortirent à leur tour de la chapelle. Le prêtre, quant à lui, retourna dans son bureau et arrêta le tintement des cloches.
Quand les cloches cessèrent enfin de sonner, Krolt se rendit au quartier général des gardes royaux. Il avait une lettre à remettre au lieutenant général, lettre qu’il avait bien sûr rédigé lui-même et qui devait établir le début de son règne. Il marchait d’un pas pressé, plus vite cela serait fait, mieux ce serait pour lui. Au bout de quelques minutes, il arriva enfin à destination.
Il frappa à la porte et un soldat apparut quelques secondes plus tard.
–Oui, je peux vous aider ? Demanda le soldat.
–J’ai une lettre à remettre en main propre au lieutenant, répondit-il.
Le soldat lui fit signe d’entrer et Krolt avança pour se retrouver dans une sorte de bureau. A sa gauche se trouvait un petit secrétaire sur lequel on pouvait voir un encrier et une lettre à moitié écrite. A côté de ce secrétaire se trouvait une petite étagère où était entreposé quelques livres et babioles en tout genre. Hormis ces deux meubles, la pièce était totalement vide. Le soldat commença à avancer et Krolt le suivit. Ensemble, ils passèrent la porte qui se trouvait en face d’eux, traversèrent le dortoir où les gardes royaux dormaient, descendirent un escalier en colimaçon et s’arrêtèrent dans un deuxième bureau.
–Lieutenant, un visiteur pour vous, il dit qu’il a une lettre à vous remettre, annonça le soldat.
L’homme qui était assis au bureau en face d’eux leva la tête et dévisagea Krolt. Les deux hommes se défièrent du regard pendant quelques secondes avant que le lieutenant ouvre enfin la bouche.
–Avancez je vous prie, quant à vous Geoffrey, vous pouvez disposer.
Krolt avança et s’arrêta à hauteur du bureau, désormais il était seul avec le lieutenant, cela ne pouvait pas mieux se passer.
–Alors ? Qu’attendez-vous pour me donner cette lettre ? S’impatienta le lieutenant.
— Tenez, répondit-il en la lui tendant .
Le lieutenant sortit de son tiroir un monocle et commença à lire la lettre. Quand il eut finit sa lecture, il leva les yeux vers Krolt d’un air dubitatif.
–C’est bizarre, il y a le seau royal et la lettre et parfaitement écrite, mais ce n’est pas l’écriture de feu Julian sur cette lettre.
–Vous êtes sûr, avez-vous bien regardé ? demanda Krolt.
–Oui, absolument. J’ai plusieurs fois eu l’occasion de lire de ses lettres, et il avait une écriture bien particulière. Tenez par exemple, il ne faisait aucune liaison entre les lettres, il y avait toujours un petit espace, mais là non. Si vous voulez mon avis, ce n’est pas lui qui a rédigé cette lettre. Je ne sais pas qui vous l’a transmise, mais il s’avère sans aucun doute que cette lettre est une fausse.
–Je puis vous assurer lieutenant, qu’il me l’a bien remise en main propre il y a de ça deux semaines, quand il a commencé à avoir des soupçons sur un complot qui se tramait dans son dos. Il a donc dut vouloir couvrir ses arrières et s’assurer que s’il mourrait, ce serait quelqu’un de confiance qui s’emparerait du trône.
–Je veux bien vous croire, mais pourquoi vouloir couvrir ses arrières alors qu’il savait que s’il mourrait, ce serait sa sœur qui prendrait le trône ?
–Vous savez aussi bien que moi que Julian ne portait pas sa sœur en haute estime et qu’il n’avait nul confiance en elle. Il ne devait sûrement pas la trouver assez costaud pour diriger un pays.
–Certes, mais au point de nommer un nouvel héritier dans le dos de tout le monde ?
–Vous le connaissiez, il aimait bien prendre les décisions sans l’avis de personne.
–Bon écoutez, je vais garder la lettre et essayer d’éclaircir cette histoire, peut-être en aurait-il parler à quelqu’un d’autre ou alors laissé des écrits. Retournez à vos occupations habituelles et je vous ferais signe quand j’aurais du nouveau.
–Merci beaucoup, dit Krolt tout en saluant le lieutenant.
Krolt tourna les talons et monta les escaliers. Quand il sortit des quartiers des gardes, il se dirigea vers les souterrains. La rencontre avec le lieutenant ne s’était pas passé exactement comme il l’avait prévu. Il n’avait pas anticipé la possibilité que le lieutenant connaissent l’écriture de Julian. Une erreur de débutant qu’il n’aurait jamais dû faire ! Désormais, il devait attendre que l’enquête se finissent et il fallait vite qu’il trouve un moyen de résoudre ce problème…
L’inconnu s’arrêta et tendit l’oreille. Rien, le silence absolu. Un silence à faire froid dans le dos. A cette heure avancée de la nuit, le palais était totalement vide. Il avança à travers le palais d’un pas de loup. Il ne fallait surtout pas qu’il se fasse repérer sous peine de finir sur la potence. Au bout de quelques minutes, il arriva enfin à destination et ouvrit lentement la porte puis entra. Devant lui se dressait un grand lit à baldaquin avec la plus belle draperie qu’il avait jamais vue. Il sursauta quand il regarda le sol. Une tête de lion était incrusté sur le sol et semblait le regardait férocement, comme s’il s’apprêtait à lui sauter dessus. A sa droite se trouvait les étagères avec une dizaine de livres entreposés. Voilà ce dont pourquoi il était venu, la bibliothèque privée des rois de Mirindin. Après de longs mois de recherche, il avait enfin découvert il y a quelques semaines que le livre qu’il recherchait ardemment se trouvait au palais et plus précisément dans la chambre royale. Il avança vers les étagères d’un pas assuré et examina les livres. Son cœur fit un bond quand il vit enfin le l’ouvrage qui avait hanté ses nuits, « L’équilibre du monde »…
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