Bouche bée, Simon mis quelques minutes à pouvoir recommencer à parler. Après s’être raclé la gorge une bonne dizaine de fois.
—Dame Anis… Je ne vous attendais pas avant plusieurs années…
Un grand sourire s’épanouit sur les lèvres d’Anis.
—Je sais Simon. Sans cette révolution inespérée, Charles aurait sans doute gagné. Mais pourquoi avoir armé les insurgés ?
—Et bien… Charles est un bon stratège militaire mais il ne connait pas réellement les besoins du peuple… Les impôts commençaient à peser trop lourd. Cette petite révolution a dû lui remettre les idées en place, du moins je l’espère… Mais venez avec moi vous restaurer et vous reposer ! dit-il en se levant. Vous devez être épuisée et Charles peut bien attendre demain !
—Hélas cher Lord, je ne peux que prendre le temps de me changer et peut-être de manger. Je dois voir Charles ce jour afin que ma victoire ne soit pas nulle et non-avenue.
—Soit.
—Euh… Betty est allée chercher des vêtements…, intervint Sébastien, perdu. Et je ne dirais pas non à quelques explications…
—Ah Seb ! Ma Dame, je vous présente mon fils adoptif : Sébastien.
—Je suis enchantée Sébastien. Et vous remercie de tout cœur de m’avoir libérée.
—Euh… De rien… Je suppose…
—Seb, Dame Anis est une reine qui régna pendant cinq-cents ans, il y a quatre-cent-trente-cinq ans de cela…
—Comment est-ce possible ? Les cours d’histoire ne parlent pas d’elle ! Et pour le « Lord » ?
Le jeune homme est au bord de la panique, Simon le voit dans ses yeux.
—Seb, calme-toi… C’est grâce et à cause de la magie que…
—Oh, je vois ! C’est vrai que tout coup, tout s’éclaire ! dit-il sarcastique.
—Ecoute mon garçon, faisons ce qu’il faut pour ramener Ma Dame à la Citadelle et quand ce sera fait, je t’expliquerais.
Le jeune homme ferma les yeux et inspira profondément avant de les rouvrir en expirant.
—OK.
—Bien, allons-y. Va demander à manger à Sophie et retrouve nous dans la salle-à-manger.
Sébastien partit promptement.
—Simon…
—Je sais Altesse. Je sais…
Quelques heures plus tard, tandis que le soleil entame sa descente vers la Terre, ils se dirigent vers la Citadelle, siège du pouvoir. Les gardes les laissèrent passer, sans poser de question. Éblouit par la richesse du lieu, Sébastien oublia de s’en étonner.
Dans la salle du trône, un jeune homme robuste est assis sur un trône d’or. Au-dessus de sa tête flotte le nombre 435 : le nombre de ses années de règne.
—Charles.
—Anis.
—C’est fini, j’ai gagné.
—En effet.
Il descend de son siège.
—Donne tes conditions.
—Simplement ceci : les décisions de père serons respectées en tous points.
L’homme inclina sèchement la tête. Alors, un vieillard à barbe blanche sortit de l’ombre et, levant les bras, récita une formule.
Simon pris son fils dans ses bras avant de le tenir à bout de bras, les larmes aux yeux. Quelques secondes après, Sébastien, désappointé, disparu, tout comme le reste de son monde. La vie repris son cours là où ils l’avaient laissée en dehors de la distorsion temporelle, c’est-à-dire aux préparatifs du couronnement.
Alors, Lord Simon s’autorisa à se laisser aller aux larmes, pleurant son fils parti à jamais.
128