Nimaël.

J’ai laissé intact le plan que j’ai dessiné hier dans la terre et je suis partie deux heures avant l’aube.
Dix couteaux sont accrochés autour de ma ceinture et j’ai récupéré un arc et un carquois qui étaient cachés dans une souche d’arbre. Ce sont ceux de ma mère. Les seuls souvenirs qu’il me reste d’elle sont entre mes mains. Un boule dans la gorge, je referme ma prise sur la poignée de l’arc et me mets en marche.
Je n’ai pas de temps à perdre. La vie de ma sœur est en jeu, et peut-être même celle de ma tribu toute entière. Si ces quatre jeunes sont ceux dont a parlé Naamy, alors je dois faire tout mon possible pour les aider à sauver les miens.
Encore quelques pas et je suis arrivée. Deux gardes sont postés devant la porte principale. Je les contourne et pénètre à quatre pattes une bouche d’aération sur le côté. Le tuyau monte et devient si étroit que je dois retirer mon arc et le faire glisser devant moi en avançant. J’arrive devant une grille incrustée dans le mur et regarde de l’autre-côté : la réception. J’enregistre le nombre de gardes armés et je continue.
Pendant une demi-heure, je me faufile dans les bouches et note où sont postés les gardes au rez-de-chaussée et au dixième sous-sol. Puis je remonte et je ressors aussi discrètement que je suis entrée.
Je retourne au camp. Kat dort encore et les trois autres sont réveillés. Je les salue d’un signe de tête, secoue l’endormie et m’accroupis en face du plan. Ils se positionnent en demi-cercle en face de moi et attendent mes indications.
— Il y en a quatre qui gardent la porte d’entrée : deux à l’extérieur et deux à l’intérieur (j’enfonce mon doigt dans la terre à l’emplacement de chaque garde). Une réceptionniste est placée derrière un bureau à gauche. Deux sont postés dans le couloir à côté. Plus loin, dans le couloir, votre salle (je fixe Kat et Nathaniel). Deux devant l’ascenseur au rez-de-chaussée et six dans la pièce principale du dixième sous-sol. Ils sont tous armés d’un pistolet. Par contre, je ne peux pas voir derrière la porte coulissante, le premier réseau de bouches d’aérations s’arrête là. Rendez-vous ici.
« Ensuite, deux caméras sont accrochées à l’extérieur (je regarde Clyde en haussant les sourcils). Je m’occuperai de celles dans le couloir du rez-de-chaussée. Et dernier détail : de midi à treize heures, ça grouille d’humains en blouse dans les couloirs. On doit avoir terminé avant.
Je les regarde un à un et je conclus :
— Vous savez ce que vous avez à faire.

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