Connue pour son format court, exercice privilégié des jeunes auteurs, style récurrent de la Science-Fiction, du Fantastique et de la Fantasy, aux côtés du roman, la nouvelle est un genre à part. Tellyon vous livre quelques conseils d’écriture pour aborder la rédaction de ce format particulier !
Bien savoir ce qu’est une nouvelle
Si une caractéristique bien connue de la nouvelle est son format court, ce n’est pas la seule et la réduire à cela serait une erreur fatale ! En effet, au-delà de la longueur, c’est bien plus l’efficacité, sa concision et son format percutant qui font d’un récit une nouvelle (par opposition à un roman court par exemple). Le point de départ (présentation des personnages, du contexte) y est généralement court, l’action (au sens littéraire du terme) prend la place majeure au cœur du récit et le rythme y est soutenu. Plus qu’un simple texte court, la nouvelle est avant un récit affuté, vif et précis.
Pour aller plus loin : La nouvelle : le visage affûté de l’homme en forme
Un récit court… mais pas pauvre !
Pour autant, la concision de la nouvelle n’en fait pas un écrit pauvre ! Ce qu’elle perd en longues descriptions et en foisonnement de détails, elle le gagne en rythmique, en pertinence des dialogues et en intensité de chaque moment. Soyez donc exigeant ! Une nouvelle n’est pas un texte court car elle a peu à dire ou qu’elle est bâclée, elle est courte car on n’en a gardé que l’essentiel, et qu’on l’a travaillé. Attachez une grande importance à plusieurs éléments : à la justesse de vos personnages (pas de place pour des personnages décoratifs dans une nouvelle !) ; à l’intelligence de votre intrigue (vous devez mener le lecteur d’un point A à un point B rapidement et en le tenant en haleine) ; aux choix de vos situations, chacune devant être une étape de plus vers la fin de l’histoire ; à la pertinence de vos dialogues, qui doivent être vifs et efficaces et ne pas se perdre en circonvolutions inutiles.
Réussir son entrée
Ces quelques jalons posés, entamons l’écriture. Le début de votre récit est important. Vous devez immerger le lecteur immédiatement dans la situation du récit, même s’il n’a pas toutes les clés pour comprendre (à vous de lui distiller au cours du récit). Là où le roman peut prendre le temps d’installer les cadres, la nouvelle ne peut se le permettre. L’intrigue doit commencer dès la première page ! De même pour vos personnages : ne dites au lecteur que ce qu’il a besoin de savoir. Le reste, il l’imaginera lui-même au fur et à mesure de sa lecture. Cette logique s’applique également pour le contexte dans lequel s’inscrit votre récit, notamment le « monde » dans les nouvelles de Fantasy ou SF. Donnez quelques coups de projecteur et laissez le lecteur faire le reste !
Le dernier défit de votre introduction est d’accrocher tout de suite l’attention. L’astuce classique mais infaillible consiste à glisser dans ces premiers paragraphes une question sans réponse qui donnera envie au lecteur d’investiguer plus avant et tourner les pages : comme le héros est-il arrivé là, qu’est-ce qui l’a poussé à faire ce qu’il fait, qui est la personne mystérieuse désigné par « il » ou « elle » mais jamais nommée ?
Garder le rythme
Maintenant que vous avez réussi à capter l’attention du lecteur grâce à un début percutant, l’essentiel reste à venir : garder le rythme ! En effet, de par son format et sa nécessaire efficacité, la nouvelle ne peut se permettre de temps de respiration. Dans un roman, il est tentant d’alterner entre phases d’actions intenses et temps de repos (pour le lecteur comme pour l’auteur !). Tolkien, par exemple, en était un spécialiste, notamment dans le Seigneur des Anneaux, où les villégiatures chez Tom Bombadil, à Fondcombe ou en Lothlórien succèdent aux aventures haletantes dans la vallée du Tournesaule, à Amon Sûl et dans la Moria. Pas question de telles vacances dans la nouvelle ! En effet, l’intrigue doit se dérouler d’un même mouvement, sans temps de pause. Cela ne signifie pas pour autant que vous ne pouvez pas ménager des pauses dans l’histoire en elle-même, mais dans ce cas, ne le décrivez pas et utilisez l’ellipse.
Une bonne solution pour ne pas vous retrouvez à court de rebondissement est de préparer votre historie en amont, en définissant des étapes clés dans l’intrigue. Ensuite, vous pourrez à loisir trancher dans le superflu entre deux étapes pour conserver la dynamique de votre récit !
La chute : cruciale !
Dans tout récit, le dénouement est un moment important car, outre conclure l’intrigue, il constitue la dernière impression que le lecteur va garder de l’histoire. Mais dans une nouvelle, il est encore plus crucial ! C’est presque comme la chute d’une blague : réussie, elle relie entre eux tous les points de l’histoire, et étonne, émerveille, choque, interroge, bref, elle marque le lecteur ; ratée, elle déboulonne tout le récit, quand bien même celui-ci ait été d’excellente facture. Cela s’explique par la nature même de la nouvelle, qui emmène le lecteur à un rythme effréné de l’entrée en matière à la conclusion. Si celle-ci n’est pas à la hauteur, toute la tension accumulée risque de retombée piteusement et de laisser le lecteur sur sa faim.
La chute est tellement importante dans une nouvelle que beaucoup conseille même de commencer l’écriture par là et de construire le récit en fonction de sa fin. Une fois que vous avez votre chute, votre retournement de situation, votre révélation finale, il ne vous reste plus qu’à imaginer comme l’histoire en est arrivée là. Ainsi, vous êtes au moins certain que la dernière impression sera bonne et que votre histoire sera cohérente !
D’autres conseils pour réussir sa fin
Pour aller plus loin : le recueil
Pour pousser plus loin l’expérience, un champ d’exploration très intéressant réside dans le recueil de nouvelles. Destiné, comme son nom l’indique, à regrouper plusieurs nouvelles, il est un excellent moyen d’exploiter à fond un personnage ou un univers que vous affectionnez, sans pour autant vous lancer dans la traversée au long court de l’écriture d’un roman, dans lequel vous devrez, de toute façon, choisir un cap et serez obligés de laisser des détails de côté. Le recueil de nouvelles vous permet, en compilant des histoires courtes, d’explorer toutes les dimensions du monde ou du personnage que vous avez créé.
Un exemple de recueil de nouvelles : le recueil de nouvelles de World of Warcraft
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Un commentaire Ajouter le votre
De bons conseils pour l’écriture d’une nouvelle. Faut que ça claque, faut que ça bouge, que ça avance. Le lecteur sait que ce n’est pas un roman où il aura le temps de découvrir.
Là il veut être servi et vite ! C’est de l’intense et du puissant !
Je travaille sur une nouvelle fantasy justement qui fera partie d’un recueil avec d’autres auteurs 🙂
Bonne journée !